C'est une première en Espagne. Le ministère chargé des Marocains résidant à l'étranger a mis en place une expérience inédite au niveau du centre pénitencier Salto Del Negro, situé dans l'archipel Canarien. Il s'agit d'un programme pilote dont la principale mission est de venir en aide aux prisonniers nationaux de droit commun purgeant leur peine dans cet établissement pénitencier. Baptisé «Asiprema le Maroc répond», il s'agit d'un projet piloté par l'association espagnole Hispafrica et cofinancé par le ministère marocain. L'initiative s'adresse à quelque 240 prisonniers nationaux. «Nous mettons à la disposition du reclus une assistance juridique et une autre de nature psychologique et sociale, destinée également à la famille du détenu», explique José Luis Jimenez, l'un des porte-parole de l'association. Selon un premier bilan, l'initiative fût chaleureusement accueillie par les proches des reclus, en témoigne le nombre des demandes d'aide formulées, lesquelles ont dépassé les attentes de l'association. Plus concrètement, le programme Asiprema met à la disposition du mis en examen une assistance juridique dès les premières heures de l'interpellation. «Il existe des reclus en détention préventive mais faute d'assistance juridique de qualité et surtout payante, ils ignorent les droits et les privilèges qui leurs sont accordés et dans la majorité des cas, ils purgent la totalité de leur sanction, sans bénéficier d'une réduction de peine pour bonne conduite ou pour avoir participé à des programmes de réinsertion», ajoute notre source. Le projet espère pallier à ce déficit en matière de divulgation des droits des incarcérés tout en les aidant à tirer profit de ce séjour dans les centres de détention à travers des programmes de rééducation et de réinsertion sociale. En effet, il existe parmi les missions tracées par ce projet, le fait de dispenser des formations afin de rééduquer les détenus et de faciliter leur intégration sociale une fois leur peine purgée. Le programme de réinsertion inclut également des cours de castillan, donnés par un professeur attitré et un accès à des livres en langue arabe et française. «Grâce à cette initiative, nous avons réussi à ce que des livres d'auteurs marocains fassent leur entrée pour la première fois, dans les bibliothèques des centres pénitenciers espagnols», souligne Jimenez. Pour mener à bien cette délicate mission, l'équipe technique, composée entre autres, de juristes, agents sociaux et psychologues a reçu une formation ad hoc pour mieux accompagner les détenus. «Dans un futur proche, nous souhaitons généraliser cette expérience dans d'autres régions à forte population carcérale marocaine», affirme le porte-parole. En plus de cette initiative, le programme envisage, dans une seconde phase, de dispenser des cours d'espagnol à des enfants Marocains démunis, dans des centres privés de haute performance et se penche actuellement sur la mise en place de programmes de promotion de l'entrepreneuriat auprès des femmes marocaines établies en Espagne.