«La CDG étant un acteur important dans le secteur des retraites, il est aujourd'hui nécessaire de procéder à l'éclaircissement de certains points, et de se projeter dans l'avenir», a lancé d'emblée le directeur général de la CDG, Anass Houir Alami, lors d'une conférence de presse sur la gestion des régimes de retraite organisée. Cet événement est en quelque sorte, une suite au débat sur la réforme des retraites qui est déjà engagée depuis 2002. Il intervient également au lendemain de la réactivation de la Commission nationale des retraites qui semble aujourd'hui plus dynamique. Cela étant, la CDG le prévoit dans son plan d'action 2015 (www.lesechos.ma). En application de son plan stratégique «Oufoq 2015», la CDG ambitionne «de jouer un rôle majeur dans la réforme des retraites, tout en contribuant à la modernisation du secteur vital de la prévoyance sociale au Maroc», souligne Moulay Ahmed Cherkaoui, directeur du pôle prévoyance de la CDG. Il s'agit aussi selon le directeur, d'accompagner l'Etat dans l'extension de la couverture sociale. Sur ce point, il faut rappeler que plus des deux tiers des Marocains ne bénéficient pas de retraites. Pour Anass Houir Alami, s'il est possible pour la CDG d'appuyer l'extension des retraites, il en est autrement de la couverture médicale qui ne peut être réalisée que par des organismes spécialisés. Ainsi la CDG envisage d'assurer la gestion pour compte d'un ou plusieurs régimes en faveur de «tous les travailleurs indépendants, soit, 5 à 6 millions de Marocains». «Nous avons développé des capacités de gestion qui nous permettent d'intégrer n'importe quel régime. Cela s'est vérifié en 2008 à l'occasion de l'intégration du régime de l'OCP où les pensionnés ont pu recevoir leurs pensions sans retards», note Cherkaoui. Pour pouvoir absorber sans difficultés différents régimes de retraites, la CDG a mis en place un mécanisme appelé, «usine retraite». Il s'agit d'une sorte de plateforme de gestion optimale et moderne, permettant «d'intégrer tout type de régime quelle que soit sa conception ou sa complexité ». Le mécanisme contient aussi des processus métiers génériques optimisés et dématérialisés, «concept zéro papier», un système de gestion de la relation client et un dispositif de pilotage pour mesurer, analyser et améliorer la performance. Intégration de 13 régies autonomes À partir du 30 juin prochain, la CDG devrait finaliser l'intégration des 13 régies locales de distribution d'eau et d'électricité. Leurs caisses internes de retraites seront absorbées par le Régime collectif d'allocation de retraite (RCAR) en application de l'accord signé avec le ministère de l'Intérieur. «Ces adhésions permettront de servir 9.000 agents en activité et 4.000 pensionnés », souligne Cherkaoui. Pour rappel, il ne s'agit pas là de la première absorption de régimes de retraite réalisée par la CDG, via le RCAR. En effet, ce dernier a entamé, depuis 2002, une intégration réussie des Caisses internes de retraite de plusieurs grands établissements publics (l'ONCF en 2002, la régie des Tabacs en 2003 et celle de l'OCP en 2008). «Par ailleurs, la réussite du modèle de gestion de la CDG se vérifie également au niveau des performances que cette dernière a réalisé, au regard des différentes contraintes du passif, une allocation stratégique dans le but d'avoir un seuil minimum de rendement qui a limité le risque déficitaire du régime RCAR», souligne Mohamed Belmaachi, directeur du pôle de gestion de l'épargne de la CDG. Mise en oeuvre, il y a quelques années, cette mesure semble aujourd'hui donner des résultats probants. Ainsi entre 2006 et 2011, l'actif financier du RCAR( modèle d'investissement sous contrainte du passif) est passé de près de 50 MMDH à près de 80 MMDH. Ce qui représente une hausse de 70%, due principalement à l'intégration du régime de retraite de l'OCP pour un montant de 28 MMDH. Pour sa part, le taux de rendement moyen des ressources s'établit à 5,03%, permettant une création de valeur évaluée à 11,3 MMDH. Le flux net cumulé du passif ressort, quant à lui, négatif à -3,9 MMDH. S'agissant de l'actif financier de la CNRA , il a plus que triplé (suite à l'intégration de 7 MMDH de l'OCP), passant de près de 4 milliards a près de 12 MMDH en 2012. Le taux de rendement moyen des ressources de la CNRA s'établit entre 2006 et 2011, à 4,17% avec une création de valeur avoisinant 1,2 MMDH. Le flux net cumulé du passif a atteint 500 MDH. Là, il faut préciser que pour la CNRA, les placements sont limités par les textes législatifs, avec un rendement adossé aux bons du Trésor. «Il faut aussi rappeler que la période a été marquée par une crise financière qui a donné lieu a une forte volatilité des marchés, plus particulièrement les marchés actions ». Par ailleurs, en ce qui concerne la gestion du régime général de la CNSS (un modèle de fonds déposés à la CDG avec la garantie de cette dernière et qui sont indexés sur les bons du Trésor sur le long terme), il a été relevé que les encours ont enregistré une forte augmentation. En effet, ces derniers sont passés de plus de 17 MMDH, à plus de 28 MMDH, soit une hausse de 65%. «Là, nous sommes sur des rendement un peu volatiles qui sont en ligne avec les bons du Trésor avec un taux de rendement moyen de 4,72%», explique Belmaachi. De ce fait, les intérêts servis depuis 2006 ont atteint 5,4 MMDH, soit près de 20% des fonds déposés par la CNSS à la CDG. Le flux net cumulé des dépôts a atteint 7,17 MMDH, avec une augmentation notable à partir de 2011, suite à la mise en conformité des dépôts de la CNSS