La suspension des droits de douanes pour l'importation de blé tendre, ne sera pas prolongée au-delà du 31 mai prochain. C'est ce que confirment des sources officielles, anticipant sur une éventuelle reconduction de cette mesure comme pour les précédents mois. À partir du 1e juin, la taxe sera rétablie à hauteur de 17,5% jusqu'à la fin de l'année. Il faut dire que cette disposition, prise en Conseil de gouvernement, était destinée à assurer l'approvisionnement régulier du marché national, surtout en perspective de la hausse des importations marocaines de céréales, particulièrement de blé dur, cette année. Cependant, le gouvernement doit aussi prendre en compte la commercialisation de la production nationale. C'est pour cette raison que la décision a été annoncée avant le début de la campagne de commercialisation 2012/2013, qui débute à partir de juillet prochain. Selon les chiffres de l'Office national interprofessionnel des céréales et légumineuses (ONICL), au mois d'avril dernier, les importations marocaines de céréales ont atteint quelque 52,5 millions de quintaux depuis le début de la campagne agricole 2011/2012. Le volume importé a chuté de 10% par rapport à l'exercice précédent, mais reste assez soutenable alors que la collecte au niveau local, a atteint 22,4 millions de quintaux à la même période. Il s'agit donc d'une mesure de prudence pour le gouvernement, au moment d'entamer la période où les importations de céréales atteignent leurs plus hauts niveaux. Perspectives incertaines Selon les estimations des opérateurs, le Maroc devrait importer au moins 4 millions de tonnes de blé tendre d'ici à fin mai 2013. Un niveau élevé qui pourrait flirter avec les 5 millions de tonnes, en cas de hausse de prix au niveau international. À la date du 15 mai 2012, le total des arrivages enregistrés dans les différents ports du pays, s'établissait à 55.764.000 Qx sur 55.711.000 Qtx achetés par appel d'offres de l'ONICL. La différence entre la valeur des arrivages cumulés et celle des achats, tient au report de la campagne précédente qui est de 351.000 Qtx. Le reste de la livraison attendue s'élève donc à la même période, à 2.473.000 Qtx au niveau de l'ONICL. Par port, c'est au niveau de celui de Casablanca que s'est opérée la moitié de la livraison avec une part de 69%, suivi par celui d'Agadir avec 12% et Jorf et Nador, avec respectivement, 8 et 6%. Toujours selon l'ONICL, en fonction de l'origine de l'arrivage, c'est la France qui se taille la part de lion, notamment sur le marché du blé tendre, avec 53 et 40% pour le blé tendre. Au total, les exportateurs français s'adjugent 35% des importations marocaines de céréales enregistrées jusqu'au mois de mai, suivis par l'Argentine (25%) et le Brésil (11%). La performance enregistrée par ces deux derniers pays d'Amérique latine, est due à leur part sur le marché du maïs et de l'orge principalement pour l'Argentine. L'attention des opérateurs marocains reste désormais rivée sur la situation au niveau mondial, qui reste assez incertaine même si les prochains jours offriront plus de visibilité. Cependant, de manière générale et à part quelques exceptions comme l'Ukraine, les pays fournisseurs du Maroc se préparent à une récolte normale en fonction de la moyenne enregistrée ces dernières années. Selon les derniers chiffres que vient de publier le Conseil international des céréales (CIC) sur la base des derniers semis et des dégâts du gel supérieurs aux attentes, subis par certaines céréales d'hiver, les prévisions de production de céréales en 2012/2013 ont été abaissées de 7 millions, à 1.869 millions de tonnes. «La production de blé devrait reculer, mais la production de céréales secondaires, y compris celle de maïs, d'orge, de sorgho, d'avoine et de seigle, devrait augmenter», tempère le CIC.