Les quatre dernières années, qui coïncident également avec celles de mise en œuvre du Plan Maroc Vert, semblent avoir été bien favorables aux investissements agricoles. En effet, en dépit d'une conjoncture économique globalement morose de 2008 à 2011, le taux d'investissement dans le secteur agricole a enregistré une augmentation de 41%. Dans le détail de la mise en œuvre de la stratégie de développement du secteur, un cumul de 2,3 MMDH en investissements a été relevé à fin 2011, selon les calculs de la tutelle, rien que pour les projets d'agriculture solidaire (Pilier II). Ces investissements ont concerné 78.000 bénéficiaires, dont une majeure partie de petits agriculteurs. Au total, ce sont près d'une centaine d'unités de transformation et de valorisation de produits agricoles, qui ont été créées ou équipées. Pour le volet Pilier I – agriculture à forte valeur ajoutée – pas moins de 100.000 hectares de terrains agricoles ont été valorisés à une politique de partenariat public-privé, dont 21.000 hectares équipés en système d'irrigation en goutte à goutte. Les IDE semblent par ailleurs beaucoup plus intéressés par ce dernier segment. Dans la troisième tranche de Partenariat public-privé autour des terres agricoles de l'Etat, 10 des 14 offres de projets d'investissement français sont de types «Grands projets filières», ce qui est le cas également pour neuf des 12 projets proposés d'investissements espagnols. Quant aux offres saoudiennes, pour prendre l'exemple des investissements de source arabe, quatre des cinq offres soumises à l'Agence pour le développement agricole, portent également sur ce type d'initiatives d'agrégation agricole. Visibilité De son côté, la tutelle a accompagné la dynamique des quatre dernières années par la poursuite de ses efforts de modernisation du secteur. Parmi les pistes d'actions envisagées, figure l'introduction des technologies de l'information et de la communication, pour améliorer les performances du secteur agricole. Quatre grands projets ont été lancés dans ce sens, courant 2011. La carte de la fertilité des sols est l'une de ces innovations destinées à favoriser les investissements et produire un effet d'attraction pour le secteur. Elaborée en partenariat avec l'OCP, elle devrait servir à l'amélioration durable de la productivité agricole, en aidant à la localisation et au balisage des investissements dans le secteur. Cet outil vient renforcer le système d'identification géographique (SIG). Il s'agit d'un dispositif de suivi, qui devrait permettre une amélioration de la qualité des statistiques agricoles, ainsi que le suivi de l'état de croissance des cultures. Un autre système, «Asaar», se concentre sur le suivi et la collecte d'informations sur les prix des produits agricoles, au niveau des marchés de gros et des marchés hebdomadaires. Cet outil est en prélude à la mise en place de la Bourse des produits agricoles.