Aziz Akhannouch veut surveiller les prix. En fin de semaine dernière, son ministère a effectivement procédé à la mise en place opérationnelle d'un nouveau système de collecte et de suivi des prix agricoles (www.lesechos.ma). Ce dispositif, dénommé «Asâar», devrait permettre la collecte et la transmission instantanée de données sur les prix des produits agricoles par des agents déployés sur le terrain. Il devrait aussi servir à compiler et diffuser l'information sur les prix dans le but d'aider les agents économiques et le gouvernement dans la prise des décisions et dans la planification stratégique du secteur. Le département de l'Agriculture a ainsi déployé un effectif de 220 statisticiens équipés de smartphones. Ces derniers sont chargés de prélever les prix et de fournir des informations actualisées sur la variation des prix sur les dix dernières années. «On peut être questionnés de manière séquentielle sur l'ensemble de données, lesquelles seront disponibles aussi bien pour les agriculteurs que pour les consommateurs», précise-t-on auprès de la tutelle. Pour Akhannouch, cette opération n'est que «le début d'un processus de modernisation des systèmes d'information qui permet d'être connectés à travers l'ensemble de régions au niveau du Maroc». Les cadres de son ministère ont en effet travaillé sur d'autres projets, notamment le système d'information géographique (SIG). Ce dernier est intégré de matériels, de logiciels et de ressources humaines qualifiées, dans le but, entre autres, de connaître et cartographier l'occupation du sol. Ce SIG devrait aussi permettre l'amélioration de la qualité des statistiques, le suivi de l'évolution de l'état de la végétation des cultures, ainsi que l'exécution des projets. «Le SIG nous permettra de mieux connaître notre agriculture, à savoir les terres de culture, les types de plantes, la productivité, les maladies que peuvent receler une parcelle, un terrain ou une région», a déclaré le ministre lors de la cérémonie de présentation de ce système, à Rabat. Quoi qu'il en soit, c'est une ébauche de la lutte contre les spéculateurs et autres intermédiaires, qui s'entame à travers le déploiement de ces deux systèmes. Le ministère semble en effet vouloir prendre le taureau par les cornes. «Asâar» sera donc une des améliorations que connaîtra le secteur pour la campagne agricole 2011-2012 qui vient de démarrer. Avec l'assurance agricole, le renforcement des subventions relatives à l'irrigation localisée, et un prochain texte d'organisation des interprofessions, parmi d'autres nouvelles mesures annoncées, les projets structurants ne manquent pas dans le secteur.