Le Partenariat pour la recherche et l'innovation dans la région méditerranéenne (Prima) s'apprête à lancer son 2e appel à propositions de projets innovants pour répondre aux défis prioritaires du bassin méditerranéen dans la sécurité en eau et l'autosuffisance alimentaire. L'événement aura lieu le 3 février prochain à Barcelone (Espagne) au siège du secrétariat de l'Union pour la Méditerranée (UPM). Pour cette année 2020, il est annoncé que le financement total des projets retenus dans les 19 Etats participants sera porté à 70 millions d'euros. C'est-à-dire 17 millions de plus qu'en 2018, année de lancement du programme. En effet, le lancement de l'appel à propositions en décembre 2018 avait donné lieu à la sélection de 48 projets sur plus de 433 candidatures. Des projets, formulés par des institutions et consortiums (entreprises-universités) de 17 Etats participants à Prima sur 19, qui ont bénéficié d'un financement total de 53 millions d'euros. Sécurité en eau et autosuffisance alimentaire Parmi les deux pays qui ont manqué à l'appel en 2018 figure le Maroc, qui a pourtant misé 20 MDH dans Prima. «Une situation qui sera rectifiée cette année, puisque nous avons organisé l'année dernière une grande campagne de sensibilisation de l'écosystème de l'innovation sur Prima», espère Ahmed Hammouch, directeur de la recherche scientifique et de l'innovation au ministère de l'Education nationale, de la formation professionnelle, de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique. En tous cas, les projets sélectionnés visent à créer des sociétés méditerranéennes plus inclusives, saines et prospères, où l'innovation et la compétitivité des acteurs économiques créent des emplois et génèrent une croissance durable tout en maintenant et en rétablissant les services écosystémiques dans le cadre des changements climatiques actuels et futurs. «Nous sommes fiers des résultats et des réalisations obtenus en 2019 pour des systèmes agroalimentaires et aquatiques plus durables. Les complexités de la région méditerranéenne et l'attention de la Commission européenne envers le changement climatique et son impact en Méditerranée, qui sont au cœur des activités de recherche et d'innovation de Prima, confirment l'importance stratégique de notre initiative», a déclaré le président de Prima, Angelo Riccaboni, à propos de résultats obtenus en 2019. 500 millions d'euros sur 10 ans Soutenue par l'Union européenne et 19 pays des deux rives de la Méditerranée (Chypre, Croatie, France, Allemagne, Grèce, Italie, Luxembourg, Malte, Portugal, Slovénie, Espagne, Israël, Egypte, Maroc, Tunisie, Algérie, Liban, Jordanie, Turquie), Prima est l'une des plus importantes initiatives de l'UE en matière de soutien à la recherche et à l'innovation. Elle entend mobiliser près de 500 millions d'euros (plus de 5 MMDH) sur 10 ans (2018-2028) dans des projets de recherche-innovation portant sur la gestion durable de l'eau dans les régions arides et semi-arides de la Méditerranée, les pratiques agricoles durables pour faire face aux contraintes environnementales et la contribution à la mise en place de chaînes alimentaires méditerranéennes pour le développement régional et local. Son objectif est en effet d'intégrer la recherche et les politiques dans le domaine des systèmes alimentaires et des ressources en eau dans la région méditerranéenne en utilisant des systèmes agricoles basés sur la biodiversité, des génotypes qui réduisent le stress hydrique et la sécheresse, en améliorant la conservation de l'eau et des sols dans les systèmes agricoles secs méditerranéens. Entre autres innovations également attendues, des solutions qui contribuent à la réalisation des objectifs de développement durable (ODD), conformément au Programme des Nations Unies pour 2030. Depuis 2017, Prima crée une synergie entre un large éventail d'acteurs, notamment des centres de recherche nationaux, des entités publiques et des petites et moyennes entreprises des deux rives de la Méditerranée, afin d'obtenir conjointement des résultats tangibles pour le développement durable de toutes les parties concernées. Jusqu'à ce jour, l'organisation a établi un cadre de coopération multidisciplinaire avec plus de 700 institutions partenaires dans plus de 19 pays méditerranéens, est-il souligné.