C'est un fait : les médias ne se contentent plus des ondes, des fréquences ou des signaux hertziens pour rapporter l'information. Au-delà de la fonction même de média, désormais, le web est devenu une véritable plateforme de médiatisation, en particulier pour les médias communautaires. Le Maroc, comme beaucoup d'autres pays du Maghreb, n'échappe pas à ce phénomène. C'est d'ailleurs pour cette raison que le pays a été invité à participer à la dixième édition de la Conférence mondiale des radios communautaires avec, pour le représenter, Jamal Eddine Naji (coordinateur du dialogue national Médias et Société). Lancé en début de semaine, à Ciudad de la Plata, dans la province de Buenos Aires en Argentine, l'événement se déroulera jusqu'au 13 novembre, avec la présence de plus de 400 professionnels et parties prenantes des radios communautaires, représentant au total quelque 110 pays. Une participation massive qui illustre bien la dimension que ce type de radios occupe dans le paysage médiatique international depuis plus d'une trentaine d'années. L'occasion également pour le Maroc de faire le point de l'état des lieux national en la matière, mais aussi de partager son expérience auprès de professionnels du monde entier. D'autant plus que, comme l'expliquait Naji lors d'une déclaration à la presse, «le Maroc est en passe de rentrer fortement dans ce domaine au regard de certaines expériences pionnières, via le Net (Streaming), qu'animent des ONG et associations de développement». Un sujet qui a, d'ailleurs, largement été traité lors des auditions et séances de débat du dialogue national. En témoignent, à ce titre, les mémoires des partis politiques parvenus à ce jour à l'instance en charge de la coordination de ce dialogue. Flash back En octobre 2007, l'Association mondiale des radios communautaires (Amarc) organisait sa première conférence arabo-africaine à Rabat. Placé sur le thème «Radios communautaires en Afrique-Maghreb et Moyen Orient : Partage d'expériences pour le développement et la construction de la démocratie à la base», l'événement s'était clôturé avec l'adoption de la «Déclaration de Rabat». Ce document serait une sorte de manifeste de recommandations établies par les organisateurs de la conférence, et destinées aux gouvernements des pays Africains et du Moyen-Orient. Aujourd'hui, cette nouvelle rencontre en Amérique latine devrait contribuer à l'amélioration des pratiques des médias communautaires dans plusieurs pays du monde. Aussi, les organisateurs ambitionnent-ils de faciliter, à travers ces travaux, une reconnaissance accrue des radios communautaires dans les législations nationales et d'encourager l'inclusion des femmes.