L'emploi ne convainc toujours pas. Les dernières statistiques sont là pour le prouver. En l'espace d'une année, le taux de chômage national a légèrement vacillé de -0,8%. Il vient, en effet, de passer de 9,8% au troisième trimestre 2009, à 9% sur la même période de 2010, selon les dernières statistiques du Haut commissariat au plan (HCP). Cette légère baisse correspond, plus précisément, à un recul de 7,6% de la population active en chômage au niveau national. S'il est vrai que ce 0,8 point est à saluer, il est tout de même bien loin d'être significatif. D'ailleurs, le taux d'emploi, quant à lui, est passé de 44,9% à 44,5%. Il a notamment baissé de 0,6 point dans les villes (passant de 37,5% à 36,9%), et presque stagné dans le milieu rural (de 55,7% à 55,8%). Toutefois, c'est dans cette dernière zone qu'ont été enregistrées le plus de créations d'emploi entre le troisième trimestre 2010 et la même période en 2009, avec 36.000 postes créés. À l'échelle nationale, ce chiffre est égal à 93.000. Par ailleurs, les chiffres trimestriels du HCP constatent également un léger recul du taux d'activité (-0,8 point en glissement annuel), là où la population active n'a pourtant progressé que de 0,1%, toujours en variation annuelle. Perspectives limitées Ces chiffres ne semblent pas apporter de grands espoirs aux chercheurs d'emploi, si l'on sait, de plus, que le récent sondage mené par bayt.com table sur des perspectives d'embauche peu prometteuses au Maroc. En effet, d'après les résultats de cette enquête, seules 24% des entreprises y ayant participé prévoient des recrutements au cours du quatrième trimestre 2010. Ces projections, couplées aux dernières statistiques du HCP, viennent corroborer les avis émis récemment par le FMI, et plus proche de nous, par le Centre marocain de conjoncture (CMC). Les deux institutions se sont, en effet, presque entendues sur la lecture «d'une croissance économique marocaine, qui ne se reflète pas sur le terrain des embauches». Pour preuve, en dix ans, le taux de chômage au Maroc n'a reculé que de trois points (9,1 en 2009). Un rythme que le FMI juge «au ralenti», si l'on sait pourtant que c'est pendant cette même décennie que l'économie du royaume a connu l'avancée qu'on lui connaît aujourd'hui. Se pose alors la question de savoir ce qui empêche les employeurs de recruter, malgré des activités en progression ? Le FMI a tenté d'y répondre, avançant dans son dernier rapport qu'au Maroc, une part de 31% des employeurs identifient «l'inadaptabilité des compétences» comme facteur bloquant. Le défaut de profils pointus, est donc là, clairement souligné. L'industrie à la traîne En répartition sectorielle, les dernières créations d'emploi au troisième trimestre 2010, ont surtout concerné les services, avec 73.000 nouveaux postes. Cela équivaut à une légère hausse de 1,9% de l'emploi dans ce secteur, par rapport à 2009. Les BTP arrivent en seconde position, avec 52.000 nouveaux emplois, affichant toutefois la meilleure progression (5,4%). Dans le secteur agricole, les emplois nouvellement créés ont atteint le nombre de 40.000, marquant une très légère amélioration (+1%), par rapport à 2009. Le secteur de l'industrie, par contre, est à la traîne. Il a connu une perte de 70.000 postes d'emploi au cours de la même période (soit -5,4%).