Si aujourd'hui, la balance commerciale du Maroc peine, c'est bien évidemment en raison de déséquilibres profonds entre importations et exportations nationales. C'est aussi, et en grande partie, en raison de l'offre exportable marocaine elle-même, de sa composition, de son poids et sa segmentation. Un souci auquel est venu répondre la stratégie «Maroc Export Plus», annoncée depuis quelques temps par le ministre du Commerce extérieur. À présent, la période du diagnostic achevée, le département du commerce extérieur s'attelle à un pan crucial du plan Maroc Export Plus. Il s'agit de l'offre exportable et l'étude de ses forces et défaillances. Une étude est dans le pipe dans ce sens, nous apprend-on au sein du département de Maâzouz. Une offre qui, pour être décortiquée, nécessite d'abord que les opérateurs soient approchés. Plusieurs enquêtes seront ainsi menées auprès des opérateurs des secteurs-clés du Plan «Maroc Export Plus», «afin de mieux en mesurer la contribution aux objectifs sectoriels et transversaux de cette stratégie», indiquent les responsables du ministère. Par ailleurs, il s'agira également de cerner les produits et la population des entreprises exportatrices et potentiellement exportatrices. En filigrane, ce sera aussi une manière d'identifier le type de programme à concevoir pour chaque catégorie, conformément aux mesures identifiées dans la stratégie export. «L'étude qui sera établie se basera sur la réalisation d'enquêtes par secteur et par région», révèle la même source. Pas moins de 2.000 entreprises seront interrogées, note-t-on. Celles-ci devront être installées dans près d'une vingtaine de villes, devront opérer dans divers secteurs, aussi bien dans ceux pris en compte par le Plan Maroc Export Plus (au nombre de huit), que d'autres non concernés. Cette phase constituera la plus importante de l'opération, et sans nul doute la plus budgétivore. Le ministère de Maâzouz ne donne aucune précision sur l'aspect pécuniaire, mais l'envergure de l'étude laisse facilement deviner celle de la logistique qui sera déployée. De plus, des sessions de formation des enquêteurs sont également prévues. Quant à la troisième et dernière phase, elle sera consacrée à l'analyse des données et à l'établissement des rapports et des brochures sur la cartographie de l'offre exportable marocaine. Tout cela, dans un délai qui devrait dépasser une dizaine de mois à 240 jours. Contrat-programme La réalisation de ce projet devrait permettre au MCE de disposer d'un référentiel «unique» des produits exportés et exportables des secteurs prioritaires, d'une part, et d'identifier les besoins de développement et d'extension de l'offre exportable marocaine par rapport aux évolutions des marchés internationaux. Autrement dit, il s'agit de préparer les secteurs à aborder - avec une bonne visibilité sur les priorités - à travers le «contrat-programme» qui sera établi entre l'Etat et les organisations professionnelles, dans le cadre de «Maroc Export Plus». Parallèlement, il s'agit également d'accompagner les contrats de croissance qui seront signés avec les entreprises identifiées à la suite de l'élaboration de cette cartographie de l'export. La mise en œuvre de ces contrats se fera sous forme d'actions multiformes qui peuvent être, soit des programmes sectoriels, soit transversaux. Favoriser les «championnes» Dans le premier cas, ces programmes seront mis en place avec des objectifs précis sur des marchés à fort potentiel en terme d'impact sur les exportations et qui sont destinés aux exportateurs bien établis qui exportent au moins 15% de leurs chiffres d'affaires de façon régulière. Ce type de programmes est focalisé sur les secteurs et les marchés prioritaires du Plan «Maroc Export Plus». En pratique, dans chaque marché stratégique, des actions sont prévues en vue de soutenir les entreprises dans le développement de leurs exportations et l'identification de partenaires commerciaux selon les secteurs cibles. Des plans de promotion intégrés à la stratégie globale de promotion des exportations, seront aussi définis et lancés. Quant aux programmes transversaux, ils permettraient de fournir les services à toutes les entreprises sans tenir compte des produits, marchés à l'export, ou capacités d'exportation. Ces programmes cibleraient trois grands objectifs. D'abord, fournir une couverture pour les produits et marchés en dehors de ceux ciblés par le Plan. Ensuite, encourager les entreprises non exportatrices ou les exportateurs irréguliers à devenir des exportateurs à part entière. En troisième lieu, identifier les opportunités d'export dans les produits et marchés qui n'ont pas de programmes sectoriels et identifier les priorités pour les produits d'avenir.