Le premier exercice de Lesieur sous la houlette de son nouvel actionnaire de référence, Sofiprotéol, ne restera certainement pas dans les annales du géant français. Ayant repris les commandes de l'opérateur marocain depuis juillet dernier, Sofiprotéol voit en effet les bénéfices de sa filiales chuter de plus de 79% pour se limiter à 32,9 MDH. Cette importante baisse s'explique par l'incapacité de Lesieur à répercuter, durant le premier semestre, la hausse des cours des matières premières sur les prix de ventes. Dans un contexte social difficile, Lesieur a fait le choix de subir la hausse des coûts en préservant les prix de l'huile de table sur le marché. C'est du moins ce que l'on pourrait déduire du communiqué de la société, qui explique la dégradation de la marge de l'huile de table, entre autres, par la décision de ne pas répercuter la hausse des cours sur les consommateurs, en raison de la conjoncture économique et sociale. Cela a donc pénalisé ses performances dans un contexte où la flambée des cours des oléagineux a atteint 4% par rapport à 2010. Cette situation a prévalu jusqu'au deuxième semestre dernier où Lesieur avait fini par relever progressivement ses prix de ventes afin de limiter l'impact du renchérissement des matières premières. Parallèlement, Lesieur a dû faire face en 2011 à une nouvelle concurrence. Il s'agit de l'huile d'olive, disponible à des prix jugés historiquement bas, laquelle a commencé à titiller l'huile de table dans les habitudes de consommation des marocains. Il aura donc fallu attendre le second semestre pour assister à une reprise de la consomation de cette dernière, une situation que l'entreprise explique par «l'amélioration de la conjoncture économique et sociale». À cela s'ajoute la résorption des stocks d'huile d'olive, grâce au soutien des prix de ventes à l'exportation, instauré par l'état marocain. Au final, Lesieur clôture son exercice sur un chiffre d'affaires de 3,89 MMDH contre 3,45 MMDH en 2010. Ceci n'a cependant pas permis d'empêcher la baisse du résultat d'exploitation courant, qui s'est établi à 57,2 MDH contre plus de 246 MDH en 2010. Pour ce qui est des perspectives, le top management de Lesieur annonce, dans un contexte marqué par l'entrée d'institutionnels marocains aux côtés de Sofiprotéol dans son capital, que l'entreprise renforcera son leadership à travers l'exploitation des synergies existantes entre les différents métiers de son nouvel actionnaire de référence. «Ainsi, à partir de 2012, Lesieur Cristal devrait améliorer durablement la rentabilité de ses opérations» prévoit le management de la société.