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Le verdict des PME
Publié dans Les ECO le 15 - 03 - 2012

La conjoncture a-t-elle réellement eu raison du business de tout le tissu entrepreneurial? Il faut croire que non. En témoignent les résultats du dernier baromètre établi par l'Agence nationale pour la promotion de la petite et moyenne entreprise (ANPME) en collaboration avec le cabinet Sunergia. En effet, 53% des PME qui se sont faites accompagner par l'Agence en 2011 estiment que leur situation d'affaires est bonne au 2e semestre 2011, contre 34% au 1er semestre 2010. Signe, donc, que crise ou pas, les bons arbitrages restent la meilleure option pour amortir le choc d'un climat des affaires morose. Mieux encore lorsqu'on est opérateur sur un marché à 100% local et sur des secteurs hautement prolifiques. Ainsi, les entreprises non exportatrices et celles opérant dans le BTP, le transport et le commerce enregistrent les meilleurs scores, avec 63% et 77% d'entre elles évaluent la situation de leur business comme étant bonne. Ces résultats encourageants pour l'ANPME, d'abord, mais aussi pour l'économie nationale sont de nature à nuancer les inquiétudes du marché depuis l'arrivée de la vague de la crise au Maroc. Sous un angle global, la propension des dirigeants satisfaits de leurs affaires s'établit à 57%, contre 36% en 2010. Au-delà de la satisfaction, les perspectives d'évolution sont également au rendez-vous.
L'entrepreneuriat, champion de l'économie ?
Les résultats du baromètre présenté mardi à Casablanca sont pour conforter l'Agence sur la portée de ses programmes. Faut-il rappeler que les officiels ont à plusieurs reprises appelé les PME et TPE nationales à souscrire davantage à ces produits en vue de doper leur compétitivité et réussir le challenge de leur développement. À ce titre, d'ailleurs, le baromètre en question révèle que les entreprises ayant bénéficié d'un accompagnement ciblé de l'Agence ont pu afficher un certain développement jusqu'à pouvoir augmenter leurs effectifs pour ainsi jouer leur rôle de dynamo en matière de création d'emplois. 60% des entreprises accompagnées s'inscrivent ainsi dans ce schéma, contre 33% à avoir maintenu stable le volume de leurs ressources humaines. Sur le premier plan et à travers la lecture des résultats de l'étude, il se dégage clairement que les effets de la crise n'ont pas eu d'impact notable sur la politique de recrutement des PME, qui a maintenu le cap de l'embauche. Les chiffres le confirment d'ailleurs. Dans le détail, les entreprises interrogées sont 54% à avoir augmenté leurs effectifs de cadres, contre 26% au 1e semestre 2010. L'effectif des ouvriers a quant à lui augmenté dans 48% des structures participantes, contre 23% l'an passé. Sur le volet de l'export, l'étude souligne clairement que les entreprises exportatrices ont globalement été plus résilientes, dans la mesure où 57% d'entre elles ont vu leur volume d'export augmenter durant l'année 2011 et 23% ont maintenu une certaine stabilité. Le segment export représenterait aussi une grande partie du chiffre d'affaires des PME exportatrices, puisqu'elles sont 42% à réaliser plus de 80% de leur chiffre d'affaires à l'export. La question serait alors de savoir si exporter davantage et recruter plus ne serait pas bénéfique aux entreprises ? En tout état de cause, l'étude le confirme et l'avenir de l'économie en dépend.
Cap sur les investissements
Sur ce point, le soleil est au beau fixe. Le volume des investissements des PME accompagnées par l'Agence a globalement augmenté, dans 61% des cas, contre 36% en glissement annuel. Par catégorie, les entreprises exportatrices ont vu leur volume d'investissement matériel enregistrer une hausse de 60% et 30% d'entre elles ont maintenu ce niveau dans la stabilité, contre seulement 10% qui ont vu leurs investissements matériels se rétracter. La tendance est donc généralement bonne, y compris pour les entités non exportatrices, qui sont 63% à augmenter ce volume. En adoptant une approche plus sectorielle, «l'ensemble des secteurs, hormis celui du textile et du cuir déclarent majoritairement que leur investissement matériel a augmenté par rapport à l'an passé, dans une propension comprise entre 60% et 80%». Pour ce qui est des investissements immatériels ces derniers suivent la même tendance haussière, voire même enregistrent un gain plus important en ce qui concerne l'investissement immatériel, dans la mesure où 60% des entreprises déclarent que ce volet a considérablement augmenté par rapport à 2010. Sur ce point, le textile bénéficie largement de cette embellie et 43% des entreprises opérant dans le secteur enregistrent une augmentation de leurs investissements immatériels, contre 20% lors du précédent baromètre. La lecture qui pourrait alors être faite de ces résultats laisserait de surcroît entendre une bonne résilience des PME accompagnées par l'Agence et qui plus est, dans un contexte de crise qui aurait pu considérablement limiter les marges de manœuvres, ce qui aurait intrinsèquement eu des conséquences sur le volume des investissements. Ce volet là est un indicateur clé de la bonne santé d'une entreprise. Qui dit bonne forme et bon cap dit aussi nouvelles perspectives d'évolution et de surcroît de nouveaux objectifs à atteindre. Le travail de l'ANPME cette année l'aura en tout état de cause permis et les PME se projettent de plus en plus dans des scénarios ambitieux.
L'international, le nouveau challenge
«Les perspectives sont encourageantes et les marchés sont là pour le confirmer». C'est l'idée qui pourrait être formulée par les chefs d'entreprise accompagnées, qui sont 59% à afficher leur optimisme quant à l'évolution des marchés dans lesquels ils évoluent. Plus intéressant encore, malgré la crise qui sévit à l'international, ces derniers sont 67% à garder confiance dans les marchés internationaux. Aussi, selon les termes de l'étude, les perspectives pour l'année prochaine semblent présenter une tendance favorable dans l'ensemble, davantage sur le plan international que sur le local. Dans cette perspective, et face au faible potentiel du marché local, tel que le jugent les chefs d'entreprise, toutes les actions et stratégies de ces dernières seraient dans les prochaines années orientées vers l'international. C'est dans cette optique que 58% des PME marocaines envisagent d'améliorer leurs ventes à l'étranger. Cette décision serait de prime abord une bonne nouvelle pour la stratégie d'export lancée par Maroc Export et qui vise essentiellement à rééquilibrer la balance commerciale bloquée sur le voyant rouge. Les PME pourront donc se greffer à la stratégie nationale pour réaliser leurs ambitions internationales et répondre à l'appel des consortiums à l'export, récemment initiés par le ministère de tutelle. En somme, l'ANPME semble indirectement avoir appuyé les différentes stratégies économiques nationales permettant par là aux PME d'y jouer un rôle prépondérant. Les petites et moyennes structures ainsi mises sur de bons rails, l'Agence peut alors focaliser ses efforts sur d'autres entités tout aussi importantes pour l'économie mais à échelle différente.
Les TPE en priorité
L'ANPME semble vouloir opérer un revirement stratégique. La directrice de l'ANPME Latifa Echihabi est convaincue que le travail de l'Agence reste crucial pour les très petites entreprises, expliquant : «Ces petites structures ne bénéficient pas suffisamment de soutien, ce qui nous a poussé à réorienter notre coopération avec la GIZ (Société allemande pour la coopération internationale), afin de mettre en place une stratégie plus adaptée à leurs attentes». Il convient alors de rappeler que ce travail a déjà été envisagé l'an dernier dans le cadre de l'élaboration d'une stratégie dans laquelle l'ANPME a été partie prenante. Cette stratégie s'articule sur 4 axes, à savoir le financement, l'aspect réglementaire et la fiscalité, l'assistance technique & accompagnement, l'aspect social. Pour l'heure, le plan d'action est élaboré, le mode de gouvernance proposé. Il reste au gouvernement à l'annoncer.
Latifa Echchihabi,
Directrice générale de l'Agence nationale pour la promotion de la petite et moyenne entreprise.
«Nous attendons une décision politique pour la TPE»
Les Echos quotidien : Où en est concrètement la stratégie des TPE et quels sont les points de blocages ?
Latifa Echihabi : À l'heure actuelle, nous ne pouvons pas dire que la stratégie des TPE est bloquée. Je dirais davantage qu'elle a pris un peu de retard. L'avènement d'un nouveau gouvernement fait que le programme initié sous l'ère de Nizar Baraka, ancien ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé des Affaires économiques et générales, a été mis en pause le temps de déterminer le nouveau mode de gouvernance dans lequel il devra s'inscrire. En d'autres termes, nous attendons une décision politique, qui permettra de déterminer la personne ou l'organisme qui va chapeauter la stratégie. En attendant, les TPE ne sont pas non plus laissées à l'abandon. L'ANPME met à leur disposition des programmes spécifiques.
Pourquoi avoir choisi de lancer un programme exclusivement destiné aux petites structures ?
À travers les différentes expériences que nous avons vécues sur le terrain, nous nous sommes rendus compte qu'il fallait réellement une stratégie nationale. Nous sommes donc partis du constat selon lequel les TPE avaient besoin d'être accompagnées lors de leurs deux premières années d'existence puis pour celles qui évoluent encore dans l'informel, les aider à intégrer le circuit normal de l'entrepreneuriat. Cependant, il convient de noter que la matière est souvent au rendez-vous chez ces jeunes entrepreneurs. Il suffit donc de les inscrire dans un programme national, qui leur permette de développer leur potentiel et leur business.
Quel rôle peut jouer l'ANPME dans ce contexte de crise économique international et comment peut-elle convaincre d'autres entreprises de se faire accompagner ?
Tout d'abord, c'est en période de crise que les PME se posent les vraies questions. C'est à juste titre là que l'ANPME intervient pour les accompagner, les conseiller sur les points les plus défaillants ou encore les plus stratégiques. Pour ce qui est de convaincre de nouvelles structures de bénéficier de notre aide, les meilleurs canaux qui nous permettent aujourd'hui de véhiculer l'information restent les banques, les experts comptables et le bouche à oreille. En ce qui concerne les banques, de nombreux partenariats sont en cours. Nous venons également de signer un accord avec les experts comptables dans ce cadre. L'ANPME accompagne aujourd'hui près de 2.500 entreprises et notre objectif est d'augmenter ce nombre de 500 adhérents chaque année. Cependant, ceci reste assez compliqué pour nous aujourd'hui, dans la mesure où un grand nombre d'entreprises prétendantes ne répondent pas aux critères de transparence que nous exigeons. Aussi, nous travaillons actuellement sur un relatif assouplissement des critères, sans pour autant sacrifier l'impératif de n'accompagner que les entreprises s'étant entièrement acquittées de leurs impôts.
Une question d'image...
Une ANPME plus efficace, plus performante, plus dynamique, plus communicante, plus moderne et plus crédible, voilà la nouvelle image que revêt désormais l'Agence. Avec une note de 3,9 sur 5, l'Agence pilotée par Latifa Echihabi se taille une stature incontournable dans le paysage économique national. Les critères de crédibilité, de modernité et d'ouverture en termes de communication ont enregistré dans le dernier baromètre Sunergia de meilleures notes, comprises entre 4,03 et 4,23 sur 5. Par ailleurs, concernant les principales attentes des entreprises, ces dernières espèrent voir une meilleure adaptation des programmes ANPME à leurs besoins, ainsi qu'une plus grande disponibilité du personnel de l'Agence. À cet effet, l'Agence a fait preuve de réactivité, annonçant d'ores et déjà un programme de révision, en vue de son adaptation aux attentes des PME.


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