Le projet de loi portant sur la lutte contre le dopage devrait passer en principe aujourd'hui au Parlement. Adoptées l'année dernière en Conseil des ministres, les dispositions de ce texte visent à mettre fin à la propagation de cette pratique dans les milieux sportifs. Par manque d'informations, quelques athlètes notamment jeunes consomment des produits dopants pour perfectionner leur rendement. Du point de vue de l'Association marocaine de sensibilisation contre le dopage dans le sport (AMSDS), ledit projet de loi contient des imprécisions. Du côté de l'association marocaine de sensibilisation contre le dopage dans le sport, on regrette le fait que le projet de l'Agence nationale de lutte contre le dopage soit remplacé par la mise en place d'une commission nationale de prévention comme le prévoit le texte. Pour l'association, cette agence constitue un projet important, lancé par l'ancienne ministre de la Jeunesse et des sports, Nawal Moutawakil. Fédération, juge et partie ! Les critiques de l'AMSDS concernent également la portée des sanctions décrétées par le projet. Celles-ci laissent aux fédérations sportives le soin de décider du sort des sportifs dopés. Or, l'Association considère que les fédérations ne peuvent être juge et partie. «Le législateur veut appliquer les dispositions du code mondial anti-dopage au niveau national. Or, il est inconcevable que la fédération sportive qui forme l'athlète soit l'organisme qui applique la sanction», souligne-t-on. Et de préciser: seule une agence nationale anti-dopage serait compétente à réprimer les cas de dopage. Le projet de loi relatif à la lutte contre le dopage dans la pratique sportive a également omis d'évoquer un élément essentiel, celui des autorisations d'usage de produits listés à des fins thérapeutiques. Elles permettent aux sportifs malades ou blessés d'utiliser sous certaines conditions des produits ou substances interdits. C'est notamment dans cette situation que s'est retrouvé l'athlète Jamal Chatbi, après avoir subi une opération d'une polypose nasosinusienne. Chatbi pouvait échapper à la répression sous réserve de sa remise à la commission d'antidopage suisse de l'autorisation d'usage à des fins thérapeutiques, chose qu'il n'a pas faite. Verdict pour Selsouli et Chatbi Mardi dernier, le secrétaire général de la Fédération royale marocaine d'athlétisme a annoncé officiellement les sanctions prises à l'égard des deux athlètes, Meryem Alaoui Selsouli et Jamal Chatbi. Selon M'hamed Nouri, les deux cas de dopage qui ont été détectés aux mondiaux de Berlin seront suspendus des compétitions officielles pour une durée de trois ans chacun. Une sanction considérée lourde, vu que les derniers cas de dopage découverts au niveau national dont ceux des deux sœurs Mina et Sultana Aït Hammou ont écopé d'une suspension de deux ans. Mais, le conseil disciplinaire a voulu réprimer brutalement les deux athlètes pour avertir les autres. «Le schéma de la FRMA est clair. Celle-ci a prévenu à maintes reprises contre l'utilisation des substances interdites par la loi. Il ne fallait pas prendre cette décision à la légère» renchérit Nouri. Les anabolisants, les diurétiques et surtout le cannabis sont les substances dopantes les plus utilisées au Maroc. Malheureusement, les produits dopants circulent au sein de notre société comme des produits alimentaires fortifiants. Ils peuvent aussi être prescrits sous forme de médicaments.