Au-delà de l'aspect technique décortiqué par les analystes d'Attijari Intermédiation pour prouver que le marché casablancais est sur une tendance haussière, le document publié par la société de Bourse du groupe Attijariwafa Bank présente également une analyse des fondamentaux économiques et de leur impact sur la Bourse de Casablanca. Ainsi, si en 2009 l'économie marocaine a dû son salut à l'exceptionnelle croissance agricole, 2010 serait une année où le PIB non-agricole devrait croître de 4%, soit le double de la croissance constatée l'année d'avant. Cette performance serait attribuable, d'abord, à l'amélioration du niveau des indicateurs de la demande extérieure. Se basant sur les chiffres préalablement communiqués par le HCP, le Centre marocain de conjoncture et Bank Al-Maghrib, Attijari Interméiation rappelle que «mise à part le secteur du textile, pratiquement tous les secteurs ont connu une reprise du niveau de la demande». Du côté des recettes MRE et touristiques, là aussi on recense une hausse sur les premiers mois de l'année. Mais «les arguments favorables à la reprise ne se limitent pas uniquement aux indicateurs extérieurs. Les indicateurs de la demande domestique sont également à prendre en considération», souligne Abdelaziz Lahlou, directeur de la recherche au sein de la société de Bourse. Sur ce volet, c'est la demande publique qui devrait contribuer le plus à la croissance économique, puisque le budget de l'Etat prévoit 160 MMDH d'investissement au titre de l'année 2010. La croissance économique sera ainsi un moteur qui devrait tirer avec lui la croissance des sociétés cotées vers le haut. Mais si l'on se fie à la publication d'Attijari Intermédiation, ce ne sera pas le seul. Les analystes continuent en effet de plaider en faveur d'une dynamique induite par l'opération ONA/SNI. «Elle devrait se traduire notamment par un afflux de liquidité suite aux OPR», note A. Lahlou. Si l'offre a induit l'injection de 10,4 MMDH dans les poches des boursicoteurs, il faudrait néanmoins en soustraire l'anticipation dont ont fait preuve les investisseurs dès l'annonce de l'opération. Ainsi, au final, «on table sur une injection effective de 7 MMDH», précise la même source. Au-delà de cette injection de cash, ainsi que de l'augmentation du flottant de la Bourse précédemment annoncé, l'impact de l'opération ONA et SNI devrait également contribuer à une pérennisation des introductions en Bourse. «Dans le cadre de la stratégie annoncée par les deux holdings, on devrait s'attendre à une introduction par an en moyenne sur la prochaine décennie», ajoute-t-on auprès d'Attijari Intermédiation. Cet argument vaut son pesant d'or auprès des investisseurs particuliers, qui en y souscrivant pourront se faire, à terme, des plus-values consistantes. Aussi, la dynamique des IPO a-t-elle pour impact une meilleure représentativité des personnes physiques sur le marché des actions. Un Investment grade qui tombe à pic Ceci étant, l'ensemble des arguments précités sont plus censés attirer l'investisseur local que l'étranger. Or, une place boursière ne peut prétendre être mature si elle n'arrive pas à drainer des flux de l'étranger. Dans ce sens, les analystes estiment opportun le récent passage du Maroc à la note Investment grade. «Avec cette notation, le Maroc fait son entrée dans le club sélectif de 60 pays, dont 5 seulement en Afrique, qui présentent le moins de risques pour les investisseurs étrangers», précise les analystes de la société de Bourse. Cette distinction devrait ainsi permettre à la Bourse de Casablanca d'attirer plus de «zinzins» étrangers à l'avenir, surtout ceux qui ont pour ligne de conduite d'investir exclusivement dans les pays ayant cette notation. Aussi, cette notation est-elle synonyme d'une bonne situation économique et d'une solide stabilité politique. Dans ce sens, un investisseur étranger souhaitant se positionner sur la Bourse de Casablanca serait amené à appliquer une prime de risques moins élevée, tandis qu'en termes d'arbitrage, Casablanca s'en trouve mieux positionnée comparativement à d'autres Bourses comparables.