Le président de la République du Togo, Faure Gnassingbé, a reçu, vendredi en audience, l'ambassadeur Omar Hilale, président du Conseil Exécutif de l'UNICEF, en prélude au Sommet sur "la lutte contre le trafic de médicaments de qualité inférieure et falsifiés", organisé à Lomé les 17 et 18 janvier par la Fondation Brazzaville. A cette occasion, le président togolais s'est félicité des relations solides d'amitié, de coopération et de respect mutuel qu'entretiennent le Togo et le Maroc, sous la conduite éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, en soulignant l'intérêt particulier qu'accorde le Togo au renforcement de la dynamique de partenariats fructueux dans le domaine de la santé. Le chef de l'Etat togolais a ainsi chargé l'ambassadeur Hilale de transmettre ses salutations fraternelles au roi Mohammed VI. De son côté, l'ambassadeur Hilale a assuré le président du Togo de l'appui du Conseil Exécutif de l'UNICEF à son Initiative contre le trafic de faux médicaments. Il n'a pas manqué également de le féliciter pour son engagement personnel à fédérer les énergies pour une lutte efficace contre ce trafic, comme en témoigne la tenue à Lomé de ce Sommet de haut niveau. Enfin, Hilale a assuré le chef d'Etat togolais qu'il peut compter sur la coopération avec le Maroc dans le domaine de la santé, affirmant le Royaume sera l'avocat de ladite Initiative, tant au sein de l'Unicef qu'auprès des Nations-Unies. Le Sommet sur "la lutte contre le trafic de médicaments de qualité inférieure et falsifiés" a été ouvert par le président Gnassingbé, avec la participation des chefs d'Etat des Républiques du Sénégal, Macky Sall, et de l'Ouganda, Yoweri Museveni. Les présidents des autres pays partenaires de l'Initiative, la Gambie, le Ghana, le Congo et le Niger, se sont faits représentés par leurs ministres de la santé. Le Prince Michael de Kent et Jean-Yves Olivier, respectivement président d'honneur et président-fondateur de la Fondation Brazzaville, ainsi que le Directeur général de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et d'éminentes personnalités et experts du monde de la santé ont, également, pris part à ce Sommet. Cette rencontre se veut une initiative continentale visant à jeter les bases d'une synergie d'action transfrontalière et d'une collaboration internationale contre le fléau des faux médicaments, qui tue des centaines de milliers d'africains chaque année. L'Initiative de Lomé vise à doter les populations d'un arsenal juridique panafricain et international à la hauteur des enjeux, qui permet de combler le fossé entre la gravité du phénomène et les sanctions prises contre les trafiquants. Lors de son intervention devant les Chefs d'Etat, l'ambassadeur Omar Hilale a dit être venu transmettre "le message de soutien et de solidarité" du Conseil Exécutif de l'UNICEF, qu'il préside, à l'Initiative de Lomé sur la lutte contre le trafic de médicaments de qualité inférieure et falsifiés, qui affectent des millions d'enfants et de femmes, qui sont au cœur du mandat de l'UNICEF. Le trafic de faux médicaments est considéré par les Nations-Unies comme l'un des trois activités illégales les plus dangereuses et les plus lucratives au monde, au même titre que le trafic des stupéfiants ou des armes, a fait observer Hilale. L'explosion exponentielle du trafic de faux médicaments s'explique, également, par la clémence de sa répression, car considéré comme une simple infraction à la propriété intellectuelle, alors que le commerce des stupéfiants ou des armes est lourdement et hautement risqué et réprimé, a relevé l'ambassadeur marocain. "Ce phénomène est devenu, hélas, l'un des défis majeurs de ces deux dernières décennies, en raison de son ampleur planétaire et son impact néfaste et inhumain sur la santé publique des pays en développement et, in fine, sur leur développement durable", a-t-il déploré. C'est pourquoi, l'Initiative de Lomé constitue un évènement historique, fondateur de l'appropriation de la santé des populations africaines par les leaders africains, a souligné Hilale, ajoutant que les médicaments de qualité inférieure et falsifiés ne sont plus un problème de santé publique, mais de sécurité nationale et régionale, en raison de la connivence entre les réseaux de trafic des faux médicaments, des armes et de la drogue. Et de souligner, à cet égard, que cette initiative, dont le mérite revient à la Fondation Brazzaville et aux efforts inlassables de son président Jean-Yves Olivier, est "un événement majeur, qui marquera, sans nul doute, un tournant dans l'histoire de la santé publique en Afrique et ce, grâce au leadership du président Faure Gnassingbé". En paraphant cette Initiative, "vous donnez la plus belle illustration de l'importance que vous accordez à la santé de vos populations respectives, à la sécurité de notre continent, et, également, à vos engagements internationaux dans le domaine de la santé", a dit Hilale à l'adresse des chefs d'Etat présents. "L'engagement politique résolu, dont vous faites preuve aujourd'hui, encouragera, certainement, d'autres leaders africains à se joindre à ce noble combat commun, afin de créer une alliance internationale pour combattre plus efficacement le commerce des faux médicaments, et in fine, protéger la santé de millions de personnes, et mieux garantir le développement durable de vos pays respectifs", a ajouté le président du Conseil exécutif de l'UNICEF. "Enfin, l'Agenda 2030 des Objectifs de Développement Durable ne peut s'accomplir sans la mise en œuvre pleine et entière de son troisième objectif relatif à la santé. D'où l'importance pour les Nations-Unies de s'approprier cette noble Initiative de Lomé, à travers une résolution de l'Assemblée Générale. Je fais personnellement l'engagement d'y œuvrer", a assuré Hilale. La séance d'ouverture du sommet a également été marquée par la projection d'un message vidéo de la Directrice générale de l'UNICEF, Mme Henrietta Fore. Les travaux de cette rencontre de deux jours ont été couronnés par l'adoption d'une Déclaration Politique et la signature d'un accord cadre sur la criminalisation du trafic des faux médicaments par les présidents du Togo, du Sénégal et de l'Ouganda et les ministres de la santé de la Gambie, du Ghana, du Congo et du Niger.