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La saison de toutes les peurs
Publié dans Les ECO le 10 - 02 - 2012

Elle n'aurait sans doute jamais été aussi lourde qu'elle ne l'est déjà en mauvais présages. En se gardant de tomber dans toute superstition, la campagne agricole 2011-2012 connaît des débuts extrêmement difficiles, hypothéquant du coup la croissance de ce secteur et rendant délicats les premiers pas du nouveau gouvernement. Si son prédécesseur avait tenu - tant bien que mal - le gouvernail durant la crise économique, Benkirane ne semble pas mieux favorisé face aux caprices du climat. Les mauvaises conditions - forte sécheresse puis froid rugueux - s'amoncellent sur la tête des producteurs, tandis que la tutelle tente d'arrondir les angles et de calmer les craintes. Elles sont pourtant là et bien réelles, surtout lorsque c'est la même tutelle qui en dresse l'état des lieux. «La vague de froid qui a touché le pays ces dernières semaines a affecté certaines cultures précoces dans certaines régions du royaume», indique-t-on, hier, de source officielle. Les bassins agricoles du Gharb et du Loukkos seraient en effet les principaux concernés par ces impacts, ainsi que dans une moindre mesure, la région de Rabat-Salé-Zemmour-Zaer. «Le gel a touché deux cultures particulièrement fragiles : les cultures sucrières et la pomme de terre», explique le ministère de l'Agriculture et de la pêche maritime. Pour les premières, un peu plus de 14.000 ha de canne à sucre, sur une superficie nationale globale de 17.000 ha, ont été exposés au gel, soit bien plus que la moitié des capacités plantées pour la présente campagne agricole. La tutelle s'empresse toutefois de rassurer : «Aucune perte n'a toutefois été enregistrée». Les cultures de pomme de terre ont certes été moins touchées, mais ont subi plus de pertes, même si elles restent légères. Le phénomène du gel a ainsi touché une superficie de près de 6.000 ha - sur un total planté de 60.000 ha - dont 4.700 ha ont été perdus. La Région de Tanger-Tétouan est la plus affectée par ces pertes sur une superficie de 3.440 ha.
Menaces collatérales
Pour les primeurs, la baisse des températures en fin d'année dernière avait déjà gêné la croissance des cultures maraîchères et retardé la maturation des fruits. Cela s'est traduit par une baisse de l'offre sur le marché national, une conséquence qui devrait se reproduire après ces derniers jours de gelée, si elle n'empire pas. Cette situation aurait sûrement été moins inquiétante, si elle n'avait pas été précédée par la sécheresse, tout aussi menaçante pour les récoltes 2012. Au milieu du mois de janvier dernier, des chiffres du ministère affichaient encore un cumul pluviométrique national en baisse de près de 30% par rapport à la même période en 2011. Là aussi, même si le ministère a tenu à positiver en indiquant un état végétatif relativement «bon» (à 70%) pour les céréales, par exemple, la qualité du couvert végétal est quant à elle bien inférieure à celle notée en janvier 2011. Quant aux agrumes, c'est tout le calendrier des exportations qui a été retardé d'une quinzaine de jours, accompagné d'une baisse de 15% des volumes au titre de la présente campagne. Les couleurs s'annoncent sombres...mais le seront-elles au point qu'elles risqueraient de déteindre sur les objectifs de croissance de l'économie nationale ?
Croissance dans le flou
Abdelilah Benkirane aurait sans doute souhaité démarrer son mandat sous de meilleurs auspices. Le taux moyen de 5,5% annoncé comme objectif de croissance par sa nouvelle équipe, devrait principalement reposer sur une dynamique soutenue du secteur agricole. Il était attendu à contribuer à hauteur d'environ 3 à 4% dans la croissance de l'économie nationale. Les promesses s'égrènent : intensification de la modernisation du secteur, poursuite des projets de Maroc vert, hausse de la subvention publique, création de nouvelles catégories d'aides aux filières, extension des cultures d'irrigation, etc. Le ciel semble toutefois en décider autrement, semblant se ranger plutôt du côté du Centre marocain de conjoncture (CMC). L'observatoire croit en effet que «la campagne actuelle devrait ainsi enregistrer des performances assez modestes, en raison surtout du déficit pluviométrique cumulé depuis le début de la campagne». «La valeur ajoutée agricole devait progresser dans les hypothèses les plus favorables d'à peine 2,5% par rapport à l'exercice précédent», projette l'organisme. À cela s'ajoute la «prudence» exprimée récemment par la Division des études et prévisions financières du ministère de l'Economie et des finances. C'est la saison des grandes inconnues...
Course contre la météo
Face à cette pluralité des fronts et des filières affectées, la tutelle se mobilise à la préparation des solutions et interventions d'urgence pour sauver ce qui peut encore l'être de la présente campagne. Une fois la situation définitive arrêtée, le gouvernement promet en tout cas «d'étudier les mesures envisageables pour soutenir les producteurs touchés». Certaines de ces mesures, les plus urgentes sans doute, semblent pourtant déjà envisagées. C'est le cas, par exemple, de la filière sucrière, «le rythme de la récolte est accéléré afin de prévenir toute dégradation de l'état du produit sur les champs», indique-t-on auprès du ministère de tutelle. De manière plus globale, le département de l'Agriculture dit aussi «rester vigilant quant au développement de l'état des cultures face à cette vague de froid qui pourrait ralentir la croissance des cultures, particulièrement les plus fragiles». Par ailleurs, Il faut savoir que le mauvais temps n'est pas à tous les coups quelque chose de négatif. Il semble au moins remplir les poches des assureurs agricoles. Le volume des souscriptions aurait en effet progressé de 13% par rapport à la campagne précédente, selon un rapport du service du département américain de l'Agriculture, rattaché à l'Ambassade des Etats-Unis à Rabat. Cette variation serait justifiée par des craintes grandissantes de mauvaises récoltes attendues pour la campagne 2011-2012, d'après la source diplomatique.


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