Les ambitions étaient tellement grandes pour le plan Biladi... Et pourtant, ce plan qui a été conçu à la base pour booster le tourisme interne ne semble pas faire des étincelles aujourd'hui. Des retards ont été décelés quant aux objectifs assignés à ce projet et les task-forces ont déjà démarré pour réussir à faire redécoler ce fameux plan. «Les démarches se poursuivent pour réussir le programme», indique-t-on auprès du ministère du Tourisme. À la base, les projets constituant le noyau du plan Biladi étaient prévus sur des assiettes foncières allant de 20 à 60 ha, pour un coût d'investissement situé entre 200 et 600 millions de DH. Des structures étudiées, donc, en vue d'offrir une capacité d'accueil additionnelle de 30.000 lits, dont 11.000 en résidences hôtelières et 19.000 en campings et ce, dans le cadre de stations intégrées comprenant des équipements sportifs, d'animation et de loisirs. En principe, la mise en service de ces Nouvelles stations touristiques (NST) favorisera la création d'environ 3.000 emplois directs et de 12.000 emplois indirects. L'objectif de ce plan est d'atteindre 9 millions de nuitées dans huit régions identifiées à l'horizon 2012, contre 3,2 millions en 2007. Trois conventions en 2008, une seule station en 2010 Les premières conventions avaient été signées, en 2008, avec des aménageurs-développeurs pour la conception de trois stations. Aujourd'hui, seule la station d'Ifrane est dans les délais. les travaux de construction sont en cours et l'ouverture est prévue pour fin 2010. Cette dernière avait été attribuée au Consortium maroco-koweïtien de développement (CMKD), le 18 avril 2008. Elle s'étend sur une superficie de 30 hectares, pour un investissement total avoisinant les 700 millions de DH. D'une capacité totale de 5.772 lits, la nouvelle station touristique d'Ifrane (NSTI) est prévue avec des résidences touristiques (Résidences hôtelières horizontales et verticales), des campings, des résidences immobilières de promotion touristique (RIPT), ainsi qu'un riche programme d'animation (piscine, terrains de sports, mall, centres commerciaux, etc.). La NSTI cible plus particulièrement les catégories à revenu moyen avec un plafonnement des prix des nuitées à 500 DH. Pour autant, d'autres régions piètinent encore. Dans la région d'El Jadida, la station de Sidi Abed n'est pas encore sortie de sous terre. Attribué, au CMKD le 9 juin 2008, les travaux de ce site n'ont pas encore été entamés. En cause, des formalités purement administratives. en effet, le transfert de l'assiette foncière, support du projet, au profit de l'investisseur a connu des difficultés. Le ministère a entamé les démarches nécessaires, en collaboration avec les différentes administrations pour résoudre ce problème, est-il indiqué par le ministère. La dernière étape «concrète» de franchie a été, précisons-le, la publication du décret de distraction de l'assiette foncière des Eaux et forêts, au profit des Domaines privés de l'Etat, au Bulletin officiel du 23 novembre 2009. Cette étape étant nécessaire pour pouvoir vendre le terrain à l'investisseur. Plus au sud, le développement du projet Imi Ouaddar à Agadir avait été attribué à la Compagnie générale immobilière (CGI) avec la signature d'une convention le 21 mai 2008. La réalisation de cette station, située à 30 km d'Agadir, a connu un retard par rapport aux délais prévus initialement suite aux différentes études menées par l'investisseur pour la bonne exécution du projet. Actuellement, les travaux de défrichement et de terrassement ont été finalisés. Les premiers travaux de construction (partie résidentielle) ont démarré au début de ce mois. L'ouverture de cette station est prévue en 2012. Deuxième et troisième étapes Dans le cadre de la deuxième étape du plan Biladi, le gouvernement marocain avait lancé, le 10 novembre 2008, un appel à manifestation d'intérêt en vue de sélectionner des aménageurs développeurs pour de nouvelles stations touristiques. Il s'agissait, en l'occurence de Benslimane, Mehdia (Kénitra), Ras El Ma (Nador) et Marrakech. Ainsi, et suite à l'examen des dossiers par le Comité interministériel d'évaluation des candidatures, la Société générale des travaux du Maroc (SGTM) et le Groupement Asma Invest-Agadir Beach Club/Brémond avaient été retenus, respectivement, pour développer les stations de Mehdia et de Ras El Ma. Les conventions de mise en valeur de ces deux stations sont en cours de signature, alors que les projet relatifs aux stations de Marrakech et de Benslimane sont reportés à la prochaine étape du plan Biladi, dont le lancement est prévu au début de l'année prochaine. Huit régions révélées La réalisation de ce programme émane d'une étude, lancée en 2003, par le ministère du Tourisme afin d'étudier le comportement du tourisme national. Cette étude a révélé 8 régions du Maroc à fort potentiel touristique et plus prisées par nos concitoyens à savoir la région de l'Oriental, Fès-Meknès-Ifrane, Tanger-Tétouan, Rabat-Salé-Gharb, Grand Casablanca, Doukkala-Abda, Marrakech Tensift El Haouz et Sous Massa Draa. C'est sur cette base que les 5 premières stations du plan Biladi seront développées dans les villes d'Ifrane, Agadir et Sidi El Abed (El Jadida), Mehdia (Kénitra) et Ras El Ma à Nador. Les 3 stations restantes concerneront les villes de Marrakech, Tétouan-Tanger et Benslimane. Les prix de sortie applicables à chacun des produits en vigueur dans les stations touristiques du plan Biladi se situent dans une fourchette comprise entre 200 et 400 DH la nuitée pour les appartements en résidences hôtelières verticales, 300 et 500 DH la nuitée pour les appartements en résidences hôtelières horizontales et, 100 et 150 DH la nuitée pour un emplacement dans le camping. Comités de pilotage Les projets sont pilotés par deux bureaux notamment le Comité local de suivi (CLS) et le Comité directeur (CD). Le CLS, avec ses différentes entités assure le suivi du projet au niveau local et veille au respect des engagements du gouvernement par les autorités compétentes. Il est présidé par le Wali ou le Gouverneur de la région où le projet est développé. Pour sa part, le CD assure la coordination interministérielle et statue sur les amendements éventuels à apporter aux projets. Il est composé de tous les représentants des différents départements signataires de la convention de mise en valeur de chaque station. Ces deux entités, mises en place par le gouvernement, suivent en permanence le développement du projet et ont la responsabilité de prendre les actions nécessaires pour relancer le projet en cas de retard constaté lors des phases de développement des stations Biladi.