En rendant hommage aux quatre fonctionnaires de la préfecture de police de Paris tués par leur collègue, le président Emmanuel Macron a appelé ce mardi à «un combat sans relâche» contre «le terrorisme islamiste». Avant de prononcer son discours, Macron, accompagné d'Edouard Philippe et des ministres de la Justice, Nicole Belloubet et des Armées, Florence Parly, ont présenté leurs condoléances aux familles des victimes. La cérémonie d'hommage a été organisée dans la cour de la préfecture, où Mickaël Harpon, employé comme informaticien depuis 2003, a été abattu jeudi par un jeune policier. Macron s'exprimant lors de la cérémonie d'hommage, a appelé les Français à «faire bloc», il a à cet égard promis un «combat sans relâche» qui sera mené «face au terrorisme islamiste». «Vos collègues sont tombés sous les coups d'un islam dévoyé et porteur de mort qu'il nous revient d'éradiquer», a lancé le chef de l'Etat, en appelant «la Nation tout entière» à «se mobiliser» face à «l'hydre islamiste». Quant aux nouveaux éléments de l'enquête, selon le Parisien, les services antiterroristes auraient à leur disposition une clé USB contenant des vidéos de propagande du groupe Etat islamique et des coordonnées de collègues. Cette clé a été retrouvée au bureau du meurtrier, selon une source proche du dossier. Le ministre de l'Intérieur a remis la Légion d'honneur, à titre posthume, aux quatre personnes tuées : Damien Ernest, major responsable d'une unité locale de police (28 ans de service), Anthony Lancelot, gardien de la paix (11 ans), Brice Le Mescam, adjoint administratif principal (6 ans) et Aurélia Trifiro, gardienne de la paix (17 ans). Le ministre, Christophe Castaner, très critiqué après cette attaque meurtrière a été auditionné à huis clos mardi matin par la délégation parlementaire au renseignement sur d'éventuels «dysfonctionnements» ayant permis l'attaque. Le président de l'Assemblée nationale, Richard Ferrand, a annoncé mardi qu'il allait accepter la demande des Républicains de la création d'une commission d'enquête sur l'attaque, et que celle-ci «démarrera dès la semaine prochaine». Depuis l'attaque, les autorités sont accusées d'avoir laissé Mickaël Harpon passer sous les radars. Selon le ministère, il avait donné des signes de possible radicalisation au sein même de la Direction du renseignement de la PP (DRPP) où il était employé. Selon un rapport interne de la DRPP, Mickaël Harpon, qui était habilité secret défense, aurait déclaré à deux collègues «c'est bien fait» au sujet de l'attentat en janvier 2015 contre Charlie Hebdo, mais ces derniers n'ont pas transmis de signalement écrit à leur hiérarchie. «Les signaux d'alerte auraient dû être suffisants pour déclencher une enquête en profondeur», a précisé Castaner. L'assaillant s'était converti à l'islam depuis une dizaine d'années et fréquentait des membres de la mouvance «islamiste salafiste», selon les enquêteurs qui s'interrogent également sur ses éventuels problèmes psychologiques vu son «comportement inhabituel et agité» à la veille de l'attaque. Sans attendre les conclusions de l'enquête, Christopher Castaner a demandé que toute alerte liée à la radicalisation fasse désormais «l'objet d'un signalement automatique», sans plus de précisions. Deux enquêtes administratives confiées à l'Inspection générale du renseignement ont été ouvertes par le Premier ministre, Edouard Philippe.