Une importante délégation d'hommes d'affaires roumains est en prospection au Maroc. Composée des représentants de 16 entreprises et dirigée par l'ambassadeur Vasile Popovici et des responsables du commerce extérieur, la délégation a rencontré, vendredi dernier, à Tanger, des chefs d'entreprises à la Chambre de commerce avant de se rendre au Centre régional d'investissement et visiter le port de Tanger-Med. Pour l'ambassadeur roumain, «Tanger est la ville marocaine où il faut être pour les affaires». Et d'ajouter : «Notre bureau commercial est au service des entreprises roumaines qui s'intéressent au marché marocain et au service des entreprises marocaines qui veulent s'intéresser au marché roumain», a-t-il insisté. Un marché inexploré Globalement, le taux de couverture des importations roumaines par les exportations marocaines reste très faible, inférieur à 25% en moyenne. Pour la première journée de la visite de la délégation roumaine au Maroc, ce n'est pas la faible présence des entreprises de Moghogha, de Gzénaya ou de la Tanger Free Zone qui avait des chances de contribuer à modifier ce déséquilibre. Membre de l'Union européenne, la Roumanie est un pays de 22 millions d'habitants avec des frontières avec l'Ukraine, la Bulgarie et la Hongrie et une proximité avec le Moyen-Orient. Pour certaines entreprises marocaines, une présence en Roumaine peut présenter une alternative moins coûteuse qu'une implantation en France ou en Espagne, une fois quelques barrières culturelles surmontées et le rythme des liaisons aériennes amélioré. Pour cela, les opérateurs marocains devront trouver à Bucarest et à Constanta des intérêts d'affaires, de shopping et culturels au moins équivalents à ceux de Paris, Marseille, Barcelone ou Madrid. Les Roumains reconnaissent que la situation est moins favorable dans leur pays en 2009 qu'en 2008 ou 2007. Aux mesures d'austérité prises très récemment et conditionnées à un prêt du FMI de 20 milliards de dollars, la Roumanie vient également de vivre des inondations qui vont contribuer à la détérioration de ses comptes publics. La TVA vient d'y être augmentée à 24% et la masse salariale de la fonction publique vient d'y être «allégée» de plus de 20%.