Il s'agit d'un projet pilote de promotion de l'emploi féminin à travers la première coopérative de fabrication de séchoirs et de cuiseurs solaires créée dans la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima. Sous le thème «Solutions solaires au service de l'emploi féminin: opportunités, applications et cadre d'appui à l'intégration des femmes dans le domaine des métiers verts», la GIZ et ses partenaires présentent, aujourd'hui dans la capitale du détroit, leur projet pilote de promotion de l'emploi féminin à travers la première coopérative d'énergie qu'ils ont créée dans la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima. Selon une source proche du dossier, «l'objectif du séminaire est de présenter le projet, son approche ainsi que son état d'avancement dans le but de rallier de nouveaux partenaires qui vont prendre en main la coopérative pour encadrer ses membres, la rendre profitable et la dupliquer dans la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima et plus tard dans d'autres régions du royaume». C'est pourquoi la rencontre va rassembler, le long d'une journée, des bailleurs de fonds dont des banques de la place et des organisations de la coopération internationale, des investisseurs et acteurs du secteur privé, des institutionnels, des institutions académiques et de formation professionnelle et des organisations de la société civile. Des participants à qui la GIZ et son partenaire dans ce projet, en l'occurrence le département des Eaux et forêts, vont présenter «Diyaa pour les solutions solaires», leur initiative pionnière commune qui a consisté à créer une coopérative 100% féminine, fruit de la collaboration entre 14 femmes de profils complémentaires, appuyées par le projet PEFE (Promotion de l'emploi féminin à travers les coopératives d'énergie). Diyaa, une coopérative de fabrication de séchoirs et cuiseurs solaires Comme son nom l'indique, Diyaa est une coopérative dédiée à la production de solutions solaires techniquement performantes et économiquement viables. Pour le moment, elle fabrique des séchoirs et des cuiseurs solaires qu'elle commercialise auprès des coopératives féminines de valorisation des produits agricoles et de terroir. Son objectif est de former et d'embaucher plusieurs fabricants pour aider ces coopératives agricoles ainsi que les rares exploitants individuels qui en ont les moyens à prolonger la durée de vie de leurs produits (fruits, légumes, champignons, viande, poisson, etc.) et à définitivement remplacer le bois de chauffe par des fours solaires qui ne demandent pratiquement aucun entretien. En effet, le séchoir solaire est un produit destiné aux petits agriculteurs pour sécher leurs produits d'origine agricole (végétale ou animale) ou tout autre produit dont on veut diminuer la teneur en eau. Il permet ainsi aux agriculteurs d'éviter de recourir au séchage traditionnel sous le soleil en plein air qui les expose aux risques d'altération de leurs produits par les rayons ultra-violets, et de dépréciation de la qualité de leurs récoltes par la poussière, les insectes, etc. Quant aux fours solaires, ce sont des cuiseurs à avantages multiples: l'énergie qu'ils utilisent est totalement gratuite; leur technologie est très simple et ils sont très faciles à fabriquer; ils sont légers, peu encombrants et stables; il suffit de les orienter plein sud pour bénéficier d'un bon ensoleillement; leur basse température (autour de 100°C) permet une cuisson douce qui conserve la qualité des aliments; ils ne présentent pas de risque de faire brûler les aliments; la cocotte de cuisson reste chaude dans le four pendant des heures une fois le soleil couché; pas besoin de surveiller la cuisson; ils fonctionnent même en temps froid, il faut simplement un soleil franc sans nuage. Ces arguments ne manqueront certainement pas de faire mouche auprès des bailleurs de fonds et autres acteurs de l'écosystème de l'entrepreneuriat vert. C'est là l'objectif du séminaire. Plus de 60.000 emplois d'ici 2020 En attendant, signalons que l'initiative Diyaa s'inscrit dans le cadre du projet PEFE, qui vise à promouvoir l'employabilité et l'intégration économique des femmes dans le monde rural et de montagne, par le biais de structures économiques vertes. Il porte sur le renforcement des capacités des femmes et leur accompagnement afin qu'elles puissent s'organiser en structures économiques (ex: coopératives) productrices de solutions vertes techniquement simples, économiquement viables, permettant une meilleure gestion et préservation des ressources naturelles. À noter que le projet PEFE s'inscrit quant à lui dans le cadre du projet régional «Promotion du rôle des femmes au Maghreb» ainsi que dans le cadre du programme «Green Jobs» mis en place par la GIZ pour booster l'emploi vert et accompagner la dynamique du royaume dans la transition énergétique. Un domaine où le ministère de l'Energie, des mines et du développement durable estime que le royaume devrait créer 13.300 emplois dans les énergies renouvelables et 36.800 emplois dans l'efficacité énergétique à l'horizon 2020.