Selon une enquête menée par le ministère marocain de la Famille dans l'ensemble du pays de janvier à mars sur plus de 13.500 femmes, âgées entre 18 et 64 ans, 54,4% ont affirmé avoir été victimes d'une forme de violence. Les violences psychologiques arrivent en tête, suivies des violences économiques, physiques et sexuelles. Les femmes âgées de 25 à 29 ans sont les plus exposées. Les violences conjugales sont les plus communes: 52,5% des femmes mariées ont affirmé en avoir été victime, selon les résultats de cette enquête, diffusés par le ministère. Les femmes sondées sont 12,4% à avoir subi un acte de violence dans les lieux publics, et 13,4% d'entre elles ont été harcelées sur Internet. Seulement 6,6% des victimes sondées ont porté plainte contre leur agresseur, selon l'enquête qui vise à cerner le profil des agresseurs pour "développer une nouvelle stratégie de lutte contre la violence", selon le ministère. La loi n° 103.13 sur la lutte contre la violence à l'égard des femmes, qui est entrée en vigueur septembre dernier, rend passible de peines de prison des actes "considérés comme des formes de harcèlement, d'agression, d'exploitation sexuelle ou de mauvais traitement". Le texte durcit les sanctions dans certains cas et prévoit des mécanismes de prise en charge des femmes victimes de violences. Seulement les femmes marocaines ne se sont pas encore habituées à dénoncer les différentes formes de harcèlement qu'elles subissent, et préfèrent garder le silence ou normaliser certaines situations de violences vécues au quotidien. Un silence qui ne peut pas améliorer la situation des femmes violentées au Maroc.