Sa Business Unit Agri Edge, incubée à l'Université Mohammed VI Polytechnique de Benguerir, a présenté à la presse son projet pilote. Développé dans la région de Rhamna, il permet déjà d'économiser 15% d'eau. C'est parti pour l'agriculture 4.0 chez l'OCP! Sa Business Unit, dénommée Agri Edge, qu'il a créée et mise en place il y a juste une année en incubation à l'Université Mohammed VI Polytechnique de Benguerir pour s'occuper du projet, a déjà franchi le pas. L'équipe, composée d'une dizaine de jeunes ingénieurs agronomes, géomaticiens et experts en irrigation de précision tient en effet son projet pilote qu'elle a présenté à la presse jeudi dernier. Développé à quelques encablures de l'Université Mohammed VI Polytechnique de Benguerir, située dans la région de Rhamna à 41 Km à l'Est de Benguerir, celui-ci porte sur une parcelle d'un hectare et demi où sont plantés des oliviers… et des capteurs pour l'irrigation de précision. Aller jusqu'à 30% d'économie d'eau Un équipement de haute technologie qui permet déjà d'économiser 15% d'eau, et qui fait le bonheur d'Elayani Abdelghani, tout premier agriculteur digital du Maroc dont les terres agricoles sont situées dans une zone où la nappe phréatique est complètement siphonnée. «Notre objectif est de doubler cette économie d'eau pour la porter à 30%. Nous y travaillons et sommes persuadés que ce sera possible à moyen terme», déclare Fayçal Sahbaoui, coordinateur d'Agri Edge. En attendant, Elayani Abdelghani savoure ces moments de basculement vers une nouvelle ère où, au lieu de surveiller in situ ses plants, il surveille plutôt son… téléphone portable. En effet, c'est à travers son GSM qu'il gère maintenant sa parcelle de plants d'oliviers. Connecté à l'application de surveillance développée par l'équipe d'Agri Edge, c'est par son biais qu'il reçoit les ordres d'arroser ou pas. «Bien sûr, nous l'avons formé à l'utilisation de l'application qui est quelque chose de très simple et cela marche à merveille depuis le début de l'aventure qui remonte à trois mois», explique Sahbaoui, qui révèle que «nous avons mis 6 mois pour développer ces capteurs et l'application mobile PA-AG (Precision Agriculture) qui nous permet de gérer à distance l'irrigation de cette parcelle». Pour dimensionner l'outil, un important travail de diagnostic a été préalablement opéré. «La première étape a notamment consisté à diagnostiquer le sol, l'eau et le type de culture à travers des prélèvements et échantillons qui ont été minutieusement examinés dans les laboratoires de l'Université Mohammed VI avec parfois l'aide d'experts. Tandis que, dans la seconde étape, nous avons mesuré les besoins en eau, les tensions de l'eau et fait le bilan hydrique avant de décider du nombre et des meilleurs emplacements des capteurs», explique Manal Khaldi, Precision Irrigation Analyst de l'équipe d'Agri Edge. Quel business model pour vendre ce projet ? À signaler que dans l'oliveraie d'Elayani qui couvre une superficie d'un hectare et demi, deux capteurs ont suffi . «Ce nombre réduit de capteurs a été rendu possible par l'homogénéité de la culture sur cette parcelle», précise Khaldi. Autrement dit, lorsqu'on est sur une parcelle qui abrite plusieurs cultures différentes, la donne change et cela devient un peu plus compliqué. On passe d'une application monoculture à une application pluriculture et le nombre de capteurs dépend des surfaces et des types de plants à cultiver. Avec l'heureux El Ayani, qui cultive aussi des plantes aromatiques et médicinales (menthe, verveine et coriandre) sur une superficie de 4,5 hectares, l'équipe d'Agri Edge va très prochainement s'engager sur cette voie. Un challenge qui ne sera pas le seul, puisqu'il lui faudra aussi trouver le business model à adopter pour vendre, à terme, sa trouvaille à tous les agriculteurs du royaume. Pour donner une idées de chacun des deux projets, Fayçal Sahbaoui et son équipe organisent la première édition des Agri Analytic Days les 23, 24 et 25 avril prochain à l'Université Mohammed VI Polytechnique de Benguerir