Carlos Ghosn, ex-patron des constructeurs d'automobiles Renault et Nissan, assigné à résidence au Japon, est d'accord pour parler aux médias, mais pas tout de suite, a indiqué mardi son avocat. "Ghosn accepte l'idée d'une conférence de presse, mais il le fera lorsqu'il aura décidé ce qu'il veut dire, (...) il demande un peu de temps", a expliqué devant les caméras de télévisions nippones Me Junichiro Hironaka, qui avait créé des attentes en évoquant une prise de parole de son client. "Le calendrier n'est pas fixé", a-t-il ajouté. D'après l'agence Kyodo, le patron déchu de l'automobile ne prendra pas la parole cette semaine, la prochaine au mieux. Il a besoin de se "sentir prêt" et d'être en "bonnes conditions de santé", a précisé son défenseur selon qui le magnat déchu est déjà "en meilleure forme que juste après sa libération" sous caution il y a presque une semaine. Interrogé alors que venait de se terminer une conférence de presse conjointe des nouveaux dirigeants de Renault, Nissan et Mistubishi Motors, Me Hirokawa a en outre confié que son client, qui présidait jusqu'il y a quatre mois ces trois entreprises, s'était dit "inquiet pour l'avenir de Nissan", sans cependant détailler. Les trois entités ont annoncé mardi la création d'une nouvelle structure, un comité opérationnel, pour coordonner leurs activités et retisser des liens mis à mal par "l'affaire Ghosn". Le 19 novembre dernier, sur dénonciation de Nissan, M. Ghosn était arrêté à son arrivée à Tokyo à bord d'un jet privé. Il a passé ensuite plus de 100 jours en prison. Sous le coup de trois inculpations, il a été relâché le 6 mars moyennant le paiement d'une caution de quelque 8 millions d'euros, mais il est sous contrôle judiciaire, avec entre autres interdiction de quitter le Japon. Il a passé la journée de mardi avec son avocat Hironaka afin de préparer sa défense, se disant innocent et victime d'un complot.