La 17e édition du Festival international du film de Marrakech, qui s'est déroulée du 30 novembre au 8 décembre, est un franc succès. Après une année d'absence, le festival a réussi son pari : être un festival international tout en assumant sa marocanité. Coulisses. Une année de pause pour revenir plus fort, telle a été la philosophie du Festival international du film de Marrakech qui s'est déroulé du 30 novembre au 8 décembre. Entre nouveaux rendez-vous et pérennisation des temps forts du festival, le rendez-vous cinéphile du royaume a réussi son défi. L'édition des légendes Avec Robert De Niro, Martin Scorsese, Guillermo Del Torro ou encore Agnès Varda, le festival a su continuer cette ambition d'un rendez-vous international qui accueille les grandes stars. Mais cette année, la programmation a fait rougir les festivals de catégorie A. En recevant des légendes comme Robert De Niro, le temps d'un hommage ou d'une conversation, ou encore Martin Scorsese, ou Agnès Varda, le FIFM a marqué l'histoire et a fait des envieux. «Avoir des monstres du cinéma en masterclass ou en hommage est un honneur !», confesse l'acteur français, Tahar Rahim, qui n'est pas le seul à faire le déplacement pour rencontrer les légendes. Entre émotion et moments de cinéma, le festival a rythmé le Palais des Congrès avec des rencontres et des échanges. Une édition qui a accueilli des noms prestigieux comme Monica Bellucci, Gilles Lelouche, Gaspard Ulliel, Sandrine Kimberlin, Nadine Labaki, Gael Garcia Bernal ou encore Rossy De Palma pour ne citer qu'eux. Et plus que l'édition des légendes, cette 17e édition a été celle de l'humilité avec James Gray, président du Jury et des bonnes ondes. Après avoir donné le ton le soir de l'ouverture en annonçant qu'il était le jury le moins talentueux, il clôture avec un geste gracieux : il appelle tous les réalisateurs à se lever dans l'audience pour profiter des applaudissements du public ! «Vous êtes tous extraordinaires !», confie le réalisateur américain. L'édition de la jeunesse Le retour du festival a marqué par l'implication de la jeunesse dans les salles, dans les masterclass, dans les nouveaux rendez-vous. «La culture du cinéma se cultive tôt, dès le départ», explique le directeur artistique Christoph Terhechte. Une nouvelle section «Jeune public» qui veut que les films soient visionnés par les plus petits. Un nouveau rendez-vous qui a séduit le public. En parallèle, le festival est allé à la rencontre des étudiants de cinéma afin de leur présenter la programmation du festival et les inciter à remplir les salles. Le résultat est satisfaisant. Chaque séance est pleine de monde et à chaque fin de films, les étudiants se rassemblent au café d'en face, pour délibérer, échanger, faire leur propre palmarès. Un festival qui a su se positionner dans le cœur des gens, et qui a su attirer un public fidèle et curieux. «Les salles sont pleines !», continue le Directeur artistique, qui est fier de cette réussite. L'édition marocaine Avec sa nouvelle formule, le Festival international du film de Marrakech a été plus marocain que jamais. Avec son panorama marocain qui a mis en avant le cinéma marocain, les réalisateurs marocains mis en avant dans les «Conversation With» où Faouzi Bensaidi et Leila Marrkachi interviewent Martin Scorsese ou encore quand Narjiss Nejjar titille amoureusement Agnès Varda. La compétition officielle a laissé la place à un film marocain, celui de Mohcine Besri : Une Urgence Ordinaire. Et en parallèle, les ateliers de l'Atlas accompagnent les projets marocains, arabes et africains en post-production et pré-production. Une rencontre orchestrée par Rémy Bonhomme, de la Semaine de la critique à Cannes, qui fait rencontrer des porteurs de projets à des professionnels du métier. En somme, le festival a compris qu'il s'agissait d'un festival qui mettait en avant les talents de demain tout en les inspirant en côtoyant les stars, les grandes. Pour sa 17e édition, le FIFM semble avoir compris ses failles, ses faiblesses, et semble avoir trouvé sa ligne éditoriale. Un festival qui promet de belles surprises les années à venir, s'il continue sur sa lancée…À l'année prochaine.