Le gouvernement prépare activement la déclaration que son président fera devant les députés la semaine prochaine. La période de grâce aura été plus courte que prévu pour le gouvernement fraîchement nommé, qui doit boucler les grands axes de sa stratégie 2012-2016 dans les plus brefs délais. La commission ad hoc qui a été mise en place, regroupant les 13 membres qui ont préparé les axes de la stratégie du nouvel Exécutif devra par contre attendre «les remarques et les suggestions qui seront émises par les chefs des départements concernés», a déclaré Benkirane la veille de la tenue de son conseil de gouvernement, qui a été contesté par certaines composantes de l'opposition. En effet, la tenue du conseil avant le vote de confiance des députés a été perçue comme un empiétement sur le rôle de l'instance législative. Un avis qui n'a pas été partagé par plusieurs membres de la majorité parlementaire, qui mettent encore une fois le tout sur le compte de la période transitoire. Le projet de la déclaration du gouvernement est soumis, actuellement, à l'appréciation individuelle de chaque ministre. C'est l'approche adoptée par la commission qui a été chargée de la préparation du projet et qui a décidé que la fixation des objectifs reviendra, en fin de compte, à chaque ministre. La logique de continuité de plusieurs chantiers a été décidée et concerne plusieurs départements comme l'Enseignement et la Santé, qui disposent tous les deux de plans d'urgence qui prendront fin au cours de cette année 2012. La mouture présentée au conseil du gouvernement comprend également un important volet relatif à l'économie solidaire et à la lutte contre la précarité au sein du monde rural. Sur le volet de la compétitivité des entreprises, le gouvernement s'engage aussi à activer plusieurs mécanismes de solidarité qui seront programmés par la loi des finances. Hormis les programmes en cours d'achèvement, la déclaration finale devrait également se focaliser sur la relance du tissu économique et l'encouragement des PME et TPE. Les 4 partis veulent que le nouveau projet de loi des finances 2012 reflète les promesses faites lors de la campagne électorale, y compris les incitations fiscales, l'accès aux marchés publics et l'accès à des formules inédites en matière de financement bancaire.