Entre Casablanca et Rabat, plus précisément dans la zone industrielle de Bouznika, Radio Isotop Maroc (RIM), filiale de Polymédic, a installé le premier centre en Afrique, spécialisé dans la fabrication du FDG, un marqueur utilisé pour le dépistage des cancers. Bâti sur une superficie de 10.000 m2 avec un investissement de plus de 80 millions de DH, le centre dispose d'une capacité de production de 30 et 40 doses. Tout un circuit «Le site répond aux normes internationales de sécurité nucléaire et de respect des normes pharmaceutiques, d'où l'obligation de revêtir une combinaison et des chaussures spéciales pour y accéder», tient à préciser le directeur de RIM. Avant le déclenchement du processus de production, les techniciens procèdent à la vérification de l'ensemble du bâtiment et effectuent le contrôle des systèmes de sécurité et d'hygiène. L'alimentation du cyclotron (un accélérateur de particules) est également vérifiée avant le début de l'opération. Ce dernier (cyclotron) est confiné dans une pièce centrale construite en béton armé et produit le fluore 18 (FDG). Cette pièce centrale est constituée d'un électro-aimant qui génère un champ magnétique. À l'extrémité de la bobine (qui se situe dans la pièce centrale), se trouve une fenêtre d'extraction en carbone et une pièce qui contient de l'eau chargée en oxygène 18. Ainsi, les particules chargées, extraites du plasma, sont injectées au centre de la bobine. Elles sont par la suite accélérées, déviées et projetées sur la cible. Toutefois, avant d'atteindre cette dernière, elles passent à travers une membrane qui modifie leur charge. «La collision entre un noyau d'oxygène 18 et un proton génère l'absorption de ce dernier. C'est ainsi que le fluor 18 est produit», explique le pharmacien responsable. Ce produit est ensuite transféré à la cellule de synthèse chimique. Cette dernière opération est effectuée dans une zone à atmosphère contrôlée. La synthèse chimique qui est réalisée dans un laboratoire est contrôlée par ordinateur. Parallèlement à ces opérations, des techniciens préparent soigneusement les flacons qui vont contenir les doses du FDG. Par la suite, le personnel de l'entreprise procède à la stérilisation et à la répartition du produit. «Bien évidemment, des échantillons sont prélevés pour l'évaluation de la qualité du produit et sa conformité aux critères exigés par son autorisation de mise sur le marché», insiste le directeur. Etant radioactif, le produit impose des conditions de transport spécifiques. Vie de courte durée Le FDG, ayant une courte durée de vie, doit être livré très rapidement. «Nous livrons les centres hospitaliers dans un rayon de 300 km», souligne le directeur de RIM. Pour les autres centres lointains, l'entreprise projette d'acquérir un avion pour effectuer les livraisons. Mieux encore, elle a même été approchée par des centres hospitaliers à Madrid et aux îles canaries, lesquels ont manifesté leur intérêt pour le FDG. Face à la hausse de la demande, l'entreprise entend déjà procéder à l'extension du centre. Les centres d'imageries En attendant, le produit est selon le management, bien accueilli par les centres d'imagerie et de diagnostic (Petscan). Ces derniers sont équipés de «système de dernière génération», permettant de dépister tout type de cancer en un seul examen, sans effet secondaire. Ainsi, le patient pourra savoir s'il est atteint d'un cancer ou pas. «L'avantage réside dans l'examen unique qui fournit désormais plusieurs informations. Ce qui nécessitait auparavant de nombreux diagnostics», explique Amina Alj, spécialiste en médecine nucléaire. Selon elle, «l'identification et la localisation exacte de la tumeur se fait suite à un diagnostic global qui permet d'obtenir des images et des vues successives du corps entier, qui n'apparaissent pas par la radiologie conventionnelle, notamment le scanner et l'IRM». Quant au coût de l'examen, il est de 13.000 DH, remboursables par l'AMO.