Entre augmentation de la capacité de production et l'amélioration des technologies d'exploitation en passant par la rationalisation industrielle (maîtrise des coûts ), la Société nationale d'électrolyse et de pétrochimie (Snep) qui table sur un chiffre d'affaires (en hausse) de 1,25 milliard DH en 2020, affiche de grandes ambitions pour les années à venir. Aux yeux du management de la Société nationale d'électrolyse et de pétrochimie (Snep), la traversée du désert est un outil de reconquête. Durement éprouvée par les importations sauvages de polychlorure de vinyle (PVC), en 2011 et 2015, en provenance des Etats-Unis, du Mexique et de l'Union européenne, la filiale d'Ynna Holding se présente aujourd'hui sous son meilleur jour. C'est du moins le sentiment affiché par le management de la société privée lors d'une visite de press, organisée le 24 octobre sur le site de la Snep qui s'étend sur 24 ha à Mohammedia. Cette stabilité retrouvée qui s'est matérialisée en 2016 avec une hausse de 240% des bénéfices du spécialiste de l'industrie pétrochimique, suite notamment aux mesures anti-dumping instaurées par l'Etat marocain, en faveur de la Snep, sur les importations de PVC, n'est pas une petite victoire. En effet, c'est dans la foulée de cette santé économique que le plan d'investissement d'envergure, doté d'une enveloppe de 650 MDH et lancé en 2010, a été remis au goût du jour en 2017. Dans le cadre de ce programme de développement, plusieurs milliards de DH (220 MDH en 2010 et 130 MDH prévus pour 2018) ont été déjà injectés dans les travaux visant l'augmentation de la capacité de production des usines de la société, l'amélioration des technologies d'exploitation et la rationalisation industrielle (maîtrise des coûts) pour atteindre une capacité annuelle de production de 90.000 T de PVC et 65.000 T de soude au premier semestre de 2020. Les investissements déjà consentis ont essentiellement servi à l'achat d'un immense four de cracking de 140.000 tonnes de PVC, d'une nouvelle usine dotée d'une capacité de traitement de 55.000 T de soude, de nouvelles colonnes de distillation, des pompes, de l'essence, du Basing Engineering, le changement d'une partie des équipements. Il est également prévu de ramener le nombre de réacteurs du site de huit à deux seulement. En fait, il s'agira de remplacer complètement l'existant. Les deux nouveaux réacteurs qui seront prochainement acquis, dotés d'une capacité de production de 140.000 T de PVC, seront beaucoup plus performants que les huit actuels et pourtant, ils seront moins énergivores, souligne-t-on. En effet, à partir de 2022, la Snep qui table sur une capacité annuelle de production effective de 120.000 T de PVC et 115.000 T de soude, en misant sur l'énergie verte, va commencer à expérimenter la production de sa propre électricité. Pour ce faire, une enveloppe de 300 MDH est prévue pour 2020. Deux formules ont été retenues pour réunir cette somme : soit par un mélange de la dette bancaire avec des fonds propres, soit par un recours à une émission de dette privée et une partie de fonds propres, indique le management. Et, semble-t-il, les arguments pour convaincre les investisseurs sont à portée de main, en dépit du recul du résultat net, au premier semestre 2018, de l'unique producteur de la résine de PVC au Maroc. La demande en PVC est en forte hausse sur le marché marocain, 140.000 T en 2024, alors que la Snep contrôle aujourd'hui 44% des parts. Mieux, les prévisions d'évolution des parts de marché PVC pour la Snep, 70% pour 2020, sont encourageantes. En ce qui concerne les prévisions du chiffre d'affaires de la société, le tableau est pratiquement le même pour les années à venir : 1,25 milliard DH en 2020 et 1,65 milliard en 2022. Quid de la reconduction ou non des mesures anti-dumping prises en 2016 ? «Nous avons confiance dans le ministère de tutelle. Il reste un an pour les Etats-Unis et deux et trois pour le Mexique et l'Europe avant la relance des mesures en vigueur depuis 2016. Nous avons donc suffisamment de temps pour mieux se préparer afin de défendre nos intérêts», a confié, aux «Inspirations ECO», un haut responsable du management.