La ville d'Agadir accueille du 8 au 11 février la 9e édition du festival Cinéma et migrations. Quatre jours durant, la capitale du Souss se transformera en un écran géant où des films traitant cette thématique épineuse seront projetés. Artistes, metteurs en scène, critiques de cinéma, universitaires marocains et étrangers prendront part, à l'instar des autres éditions, à cette manifestation organisée par l'association Initiative culturelle en collaboration avec le Centre cinématographique marocain (CCM). Au menu de cette édition, figure la projection d'une panoplie de courts, longs métrages et documentaires se penchant sur la question de l'immigration avec des sensibilités différentes et sous des regards multiples qui reflétent l'universalité du phénomène. Outre les productions cinématographiques proposées qui ne manqueront pas d'interpeller les cinéphiles, plusieurs tables rondes sont prévues. Lors de ces dernières, les dimensions sociales et psychologiques du phénomène de l'immigration seront décortiquées. Véritable carrefour entre professionnels du cinéma marocain et étranger, le festival Cinéma et migrations rendra, cette année, un hommage appuyé à plusieurs artistes dont le célèbre chanteur, auteur-compositeur et acteur marocain Younes Megri en reconnaissance de sa longue carrière artistique. Ce n'est pas tout, des ateliers sur les techniques cinématographiques seront mis en place au profit des élèves et étudiants de la ville par l'université Ibn Zohr et l'établissement Founty. C'est l'écrivain Tahar Ben Jelloun qui présidera cette 9e édition. «Tahar Benjelloun est un écrivain de renom qui a traité, dans son oeuvre prolifique, des thèmes complexes liés à la condition humaine des immigrés, à l'identité, au fossé des générations, aux difficultés d'intégration ou encore aux problèmes de racisme et d'exclusion », a souligné le directeur du festival, Aziz El Omari. Lauréat du prestigieux Prix Goncourt en 1987 pour «La nuit sacrée», Tahar Ben Jelloun est connu pour avoir traité, dans la plupart de ses oeuvres, les questions liées à l'immigration et aux migrations telle que «La plus haute des solitudes » (1977). Auteur également de «L'Enfant de sable», (1985), «la réclusion solitaire» (1976) ou encore «Le racisme expliqué à ma fille» (1998), «Partir » (2005), «Au pays» (2009), Tahar Benjelloun milite, à travers ses oeuvres, pour le dialogue entre les cultures et les civilisations. La 9e édition du festival Cinéma et migrations s'annonce donc riche en activités. Elle se veut également un tournant dans l'histoire de ce festival qui confirme sa maturité au fil des ans et s'impose en tant que rendez-vous incontournable de la scène culturelle nationale.