Ces mauvaises odeurs sont générées par la décharge de la ville. Pour mettre un terme aux problèmes du lixiviat, le Conseil de la ville propose de réaliser une unité de traitement tout en continuant à produire de l'énergie pour un investissement de 118,73 MDH. Avec la canicule, la problématique du lixiviat refait surface à Fès. Récemment, les mauvaises odeurs de ce liquide traversent plusieurs quartiers résidentiels de la ville (route de Sidi Harazem, Narjis et route de Sefrou). Les effluves nauséabonds pertubent aussi le personnel et les patients du Centre hospitalier universitaire (CHU) Hassan II. Pour résoudre ce problème et en attendant le lancement des travaux d'une unité de traitement des lixiviats, ces derniers ont été stockés dans la décharge contrôlée de Fès. En effet, la ville dispose déjà d'une décharge moderne qui répond aux normes avec un centre d'enfouissement, de traitement et de valorisation des déchets, d'extraction du biogaz riche en méthane et de conversion des déchets en énergie. Le site de la décharge se trouve dans la commune d'Ain Bida sur la route de Sidi Harazem à moins de 3 km du complexe sportif Mohammed VI et du CH. Un projet dans le «pipe» Pour mettre un terme à ce problème, le Conseil de ville propose de réaliser une unité de traitement des lixiviats, tout en continuant à produire de l'énergie. Pour concrétiser ce projet, la mairie compte sur l'appui du gouvernement pour le volet du financement. D'après les responsables de la commune, ce projet nécessitera 118,73 MDH. Dans ce cadre, et lors d'une rencontre organisée par la préfecture de Fès sur les défis environnementaux de la ville, le directeur régional de l'environnement, Saïd Naciri a précisé que le secrétariat d'Etat chargé du développement durable y contribue. Le même département a consacré 1,5 MDH pour la réalisation du plan directeur provincial de gestion des déchets ménagers, qui porte notamment sur la modernisation du secteur des déchets, le renforcement des capacités, la mise en place des systèmes de contrôle et de suivi et l'organisation de la filière de tri, de recyclage et de valorisation. Notons que la ville de Fès est considérée comme étant la première dans son genre au Maroc. Avec un investissement global qui s'élève à 100 MDH, dont 26 MDH pour les seuls équipements bioélectriques. La décharge permet la production d'un mégawatt de puissance électrique et pourrait atteindre à terme 5 MW. Initié par la société américaine Ecomed, spécialiste des projets de cogénération et de valorisation du biogaz, responsable de la décharge contrôlée de Fès et par le Conseil communal de la ville, ce projet a contribué efficacement à l'amélioration de la gestion et de l'exploitation de la décharge, en convertissant le biogaz en énergie électrique au moyen d'une centrale électrique. Cette technologie a été installée et est entretenue par Ecomed. Pour sa part, la Régie autonome de distribution d'eau et d'électricité de Fès (Radeef) a financé la réalisation d'une ligne de moyenne tension ainsi que le couplage de la station bioélectrique au réseau électrique de la ville. Pour la première année d'exploitation (2015), la production d'énergie renouvelable à partir de la décharge est estimée à 8.660 MWh/an, ce qui équivaut à des revenus de près de 7 MDH. Pour les responsables de Ecomed, «le reste de l'énergie produite pourrait être vendu à des tarifs préférentiels à d'autres entreprises vertes, de transport ou de ciment». Réalisée dans le cadre d'un partenariat public-privé tripartite, regroupant la Commune urbaine de Fès, le ministère de l'Intérieur et la société délégataire Ecomed, la décharge publique de Fès est une infrastructure moderne dont l'objectif est «la protection de l'environnement, l'amélioration des conditions sanitaires ainsi que l'optimisation économique de la gestion des déchets solides». Cette décharge contrôlée, dont l'exploitation a démarré en 2004, traite tous les jours entre 750 et 1.000 tonnes de déchets solides.