Finalement ce qui semblait être la fin d'une crise ne l'est visiblement pas. En effet, après le fameux communiqué du mercredi 15 août dernier, l'AMPL annonce que l'accord n'est pas encore passé puisque l'association veut organiser un référendum pour prendre le pouls au sein de ses membres. Après avoir communiqué sur un potentiel consensus qui aurait mis les deux parties d'accord, l'Association marocaine des pilotes de ligne (AMPL) dément avoir signé cet accord avec la direction de la compagnie marocaine, selon Jeune Afrique. L'association affirme dans le même temps vouloir organiser un référendum auprès de ses membres avant de pouvoir donner sa version quant aux propositions de la RAM. C'est au terme de près d'un mois de blocus que la tension a commencé à s'apaiser la semaine dernière. Date à laquelle les deux parties ont diffusé un communiqué conjoint assurant qu'un terrain d'entente a été trouvé sans plus de précisions. Sauf que ce qui semblait être une issue à la crise qui paralysait la RAM entre autres n'a plus l'air de l'être, rapporte Jeune Afrique. Effectivement, une source autorisée au sein de l'AMPL explique qu'un palier essentiel n'a pas encore été franchi, il n'est donc pas encore légitime d'estimer que tout va mieux. L'AMPL a accepté l'accord proposé par la RAM, cependant elle ne l'a pas encore signé attendant l'avis de tous les membres : «Nous allons organiser un référendum dans quelques jours pour proposer à nos collègues d'accepter ou pas les points conclus avec la compagnie. Si la majorité se déclare contre ce protocole, il faudra à ce moment-là reprendre les négociations avec les dirigeants de la RAM. Ce n'est donc pas encore gagné», explique l'interlocuteur cité par Jeune Afrique. D'après ce commandant de bord, ses collègues ne seront pas tous sur la même longueur d'ondes puisque selon lui l'AMPL a accepté beaucoup de conditions qui pourraient ne pas plaire à la majorité des pilotes. Dans le cahier de doléances, l'association souhaite entre autres la réouverture de l'école de pilotage fermée depuis plus de quatre ans. Dans cette même lignée, il a été conclu que la question des sous-effectifs sera résolue quand la RAM commencera à former ses propres pilotes. «La compagnie a promis une réouverture de l'école, mais une fois que son expansion aura atteint un certain niveau. Autrement dit, il faut attendre que la nouvelle stratégie se mette en place et réussisse», détaille la source. Personne ne veut mettre de l'eau dans son vin ! Pour se justifier, la RAM explique que «la formation des pilotes coûte cher et elle dure au moins trois ans.» D'où le fait que la compagnie fuit cette problématique, pour les dirigeants cette réouverture « n'est pas économiquement viable ». Le transporteur public trouve des difficultés dans ce volet : «Les pilotes sont très demandés actuellement et la RAM n'arrive pas à recruter autant qu'elle le souhaite. La compagnie fait un mauvais calcul sur le long terme», accuse la source à l'AMPL. Autre doléance des pilotes, ils veulent quatre jours de vacances consécutifs par mois et ce tout au long de l'année. Sur ce point les négociations étaient pénibles mais les pilotes ont eu gain de cause pour seulement huit mois sur les douze. Ce qui ne les enchante pas puisqu'ils doivent oublier cette revendication pendant la période estivale, deux mois où l'activité est au plus haut. « En parallèle, la compagnie, qui a des difficultés à recruter des pilotes étrangers, leur a promis six jours de vacances par mois », se désole le commandant. La RAM a également été assez rigide sur les demandes de revalorisations salariales. La compagnie publique n'a accepté qu'une seule et unique augmentation, qui interviendra au mois de novembre prochain. Elle dépendra du grade de chacun : les officiers pilotes (copilotes), par exemple, qui demandaient une hausse de 10 000 dirhams sur trois tranches, n'auront que 3 000 dirhams supplémentaires. «Il faut rappeler que la RAM nous avait promis il y a plus d'un an une augmentation étalée en trois tranches sur cinq ans, avant qu'elle ne fasse marche arrière», conclut la source.