Le Tribunal de commerce de Casablanca a ordonné le 12 juillet le placement en sauvegarde judiciaire de Stroc Industries. L'élaboration définitive du plan de sauvegarde doit intervenir dans un délai de 4 mois. Nabil Ziatt et son équipe peuvent enfin souffler un peu. Le Tribunal de commerce de Casablanca a ordonné jeudi dernier le placement en sauvegarde judiciaire de Stroc Industries. L'entreprise disposera de quatre mois, renouvelable une fois, pour préparer son dossier. Entre-temps, un syndic judiciaire a ainsi été désigné en la personne de Mohamed Toukani pour dresser un rapport détaillé sur le bilan financier, économique et social de Stroc Industries. Mehdi Salem, quant à lui, devra superviser la mise en place du plan de sauvegarde, et ce, en sa qualité de juge commissaire. Cette décision intervient après l'expertise judiciaire qui a été menée par l'expert comptable, Mohamed Sefrioui. Il avait rendu son verdict le 23 juin dernier. Au final, l'expertise qui visait à évaluer la situation financière et comptable de l'entreprise a révélé une situation financière, certes, difficile mais n'est pas tout à fait compromise. Le spécialiste en ingénierie industrielle a ainsi échappé au redressement judiciaire, ou même à la liquidation comme a été sollicité par un des salariés de l'entreprise. Celui-ci a saisi le Tribunal de commerce, il y a environ deux mois, pour l'ouverture d'une procédure en vue de la liquidation de Stroc Industries. Les retards des salaires seraient à l'origine de sa démarche. Quoi qu'il en soit, l'équipe de Ziatt doit s'atteler à mettre en place un plan de sauvegarde convainquant. Ce sursis permettra à la société de souffler avec la suspension des actions judiciaires des créanciers sans passer par le statut de redressement judiciaire. Le statut de sauvegarde permet également le maintien du PDG à son poste au niveau de la gestion opérationnelle. Le reprofilage de la dette de Stroc Industries sera le noyau dur du plan. Les dettes fournisseurs dépassaient 300 MDH à fin 2017. Aussi, la CNSS, les Impôts, la Banque centrale populaire ainsi que la Caisse centrale de garantie ont déjà des garanties sur leurs créances respectives. Le groupe compte également sur le carnet de commandes de plus de 400 MDH pour faire face à cette situation. De ce fait, Stroc Industries devient la première société cotée en Bourse à se déclarer entreprise en difficulté et à bénéficier d'un plan de sauvegarde. Pour le patron de Stroc Industries, cette mesure importée de France représente plutôt une bonne nouvelle et devrait rassurer le marché quant à la «solvabilité» de l'entreprise, «mais malheureusement les gens appréhendent beaucoup cette mesure». Rappelons que cette procédure est très récente, puiqu'elle a été introduite par la réforme du Code de commerce et entrée en vigueur le 20 avril 2018.