Selon un sondage réalisé par la multinationale Sanofi, 97% des interrogés en Afrique ne disposent pas de suffisamment d'information pour se prémunir du risque que représente les médicaments contrefaits. C'est un chiffre qui fait froid dans le dos : 97% des participants à un sondage mené par Sanofi déclarent «ne pas disposer de suffisamment d'information pour se prémunir du risque que représentent les médicaments contrefaits». Autrement dit, ils ignorent tout du danger potentiel que représentent les médicaments qu'ils consomment. Ce qui fait dire à Geoffroy Bessaud, directeur Coordination de la Lutte contre la falsification de médicaments chez Sanofi, que «les résultats de cette étude démontrent une nouvelle fois qu'il existe un déficit majeur d'information quant à la réalité du fléau de la falsification de médicaments». D'où l'urgence, poursuit le responsable de Sanofi, de mieux informer le grand public sur les «risques encourus qui affectent en particulier, mais pas seulement, les pays en développement». Pourtant, malgré le manque d'information, 96% des répondants considèrent que les médicaments falsifiés représentent un risque avéré (61%) ou potentiel (35%) pour la santé. «Notre ambition est de contribuer à sensibiliser tous les acteurs pour qu'une prise de conscience collective et mondiale permette de lutter encore plus efficacement contre ce crime et de protéger in fine les patients», estime le directeur de la Coordination de la Lutte contre la falsification de médicaments chez Sanofi. À ce propos, Sanofi a lancé en juillet 2017 à Abidjan une campagne itinérante de lutte contre la vente de médicaments falsifiés : «Ne faites pas confiance aux médicaments de la rue qui tuent», en partenariat avec le gouvernement ivoirien. Risques majeurs Globalement, selon les résultats du sondage, les déplacements à l'étranger sont considérés comme une des sources possibles d'exposition aux médicaments falsifiés. 54% des répondants considèrent que les voyages à l'étranger sont une source d'exposition aux médicaments falsifiés, 34% estiment qu'ils peuvent y être exposés sur des sites web et 35% via les circuits de distribution officiels. Par ailleurs, 66% des personnes interrogées déclarent préparer une trousse à pharmacie avant un voyage à l'étranger pour éviter d'acheter des médicaments sur place. C'est en moyenne 10 points de moins que pour les autres continents. 28% des répondants ont déjà acheté des médicaments lors d'un voyage à l'étranger et 86% dans une pharmacie. 2.519 sondés dans 5 pays Enfin, il est à noter que l'étude de Sanofi a été réalisée en avril 2018 auprès d'un panel de 2.519 personnes dans cinq pays d'Afrique francophone et anglophone (Egypte, Nigeria, Côte d'Ivoire, Kenya et Afrique du Sud). Ce volet vient compléter un ensemble d'études uniques au monde, menées par Sanofi depuis 2014 en Europe, aux Etats-Unis, en Asie et en Amérique latine, auprès de plus de 20.000 personnes au total. Il constitue une référence pour comprendre la perception de la falsification de médicaments par les patients dans différentes régions du monde. Chiffres-clés : 1 million : Estimation de 100.000 à 1 million de morts chaque année dus au trafic de faux médicaments; 32,1% des produits pharmaceutiques falsifiés ne contiennent aucun principe actif3; 10% : Selon la FDA (Food and Drug Administration - autorité de santé américaine), les falsifications représentent plus de 10% du marché mondial des médicaments; 200 milliards : Le trafic de faux médicaments est une activité criminelle estimée à 200 milliards de dollars par an; 90% : Plus de 90% des sites de vente de médicaments en ligne seraient illicites; 90% des faux médicaments saisis en Europe provenaient d'Inde et de Chine en 2016.