Les gérants des stations-service s'invitent dans le débat sur le plafonnement des prix du carburant. Ils espèrent une revalorisation de leur marge. «Il y a des lignes rouges à ne pas franchir», prévient la Fédération nationale des commerçants de carburant (FNCC) dans un communiqué de cette structure rassemblant les gérants de stations-service. La FNCC s'oppose «à toute atteinte à notre marge déjà minime». En cas de mesure de ce genre, les gérants craignent «la mise en faillite de nouvelles stations». Pour éviter ce scénario, la FNCC propose de revoir à la hausse la marge des stations-service de 55 centimes/litre hors TVA actuellement à 70 centimes (700 DH la tonne). À noter que la marge avant la libéralisation était de 34 centimes. Réunion d'urgence Cette proposition a été déposée au niveau du département des Affaires générales et de la gouvernance, lors d'une réunion d'urgence demandée par la FNCC et tenue le 6 juin dernier. «Nous avons présenté des preuves sans équivoques», précise Zakaria Rabaâ, SG de la FNCC. Le secteur des stations-service fait face à plusieurs contraintes économiques. Pour sortir de cette situation, le rapport parlementaire sur les prix des hydrocarbures après libéralisation, publié en mai, a émis plusieurs recommandations pour améliorer l'état de santé de ces opérateurs. Principale recommandation: «La liberté de gestion des gérants de stations doit être augmentée, et ce en fixant une durée limitée aux contrats les liant aux distributeurs. Il faut fixer une durée moyenne (5 à 6 ans), tout en donnant la possibilité aux stations libres de changer d'enseigne, si elles le souhaitent». Deuxième recommandation: «l'arrêt d'inscription de clauses léonines dans les contrats entre les deux parties, notamment le coût des équipements fournis par le distributeur et la clause financière pour pouvoir rompre cet accord». De cette manière, les parlementaires espèrent «introduire une certaine concurrence entre les sociétés de distribution d'hydrocarbures et par conséquent sur le prix de vente final».