Le groupe automobile français va sous-traiter le développement de sa future boîte à double embrayage électrifiée à l'équipementier Punch Powertrain. Ce spécialiste en la matière constitue un choix crucial dans l'avenir de PSA. Le plan d'électrification de la gamme du Groupe PSA est en marche. Le groupe automobile multimarques (Peugeot, Citroën, DS, Opel) avait annoncé il y a quelques mois qu'à l'horizon 2025, tous ses modèles seront systématiquement proposés avec une motorisation électrique ou hybride rechargeable. Or, cette électrification des groupes motopropulseurs passe inévitablement par des transmissions de nouvelle, voire de prochaine génération, et c'est dans ce sens que s'inscrit le tout dernier partenariat passé (par PSA) avec l'équipementier Punch Powertrain. Fondée en 1972, cette firme belge (passée sous pavillon chinois en 2016) spécialisée dans la production de boîtes de vitesses profite d'une longue et belle expérience en la matière, puisqu'elle avait développé pour le compte de différents grands constructeurs de camions (DAF, Volvo) et d'automobiles (BMW-Mini, Fiat, Ford...) des transmissions automatiques, dont la fameuse Variomatic, puis à variation continue. Aujourd'hui, fort de son savoir-faire et de plusieurs centres de R&D (en Belgique, aux Pays-Bas et en Chine), Punch Powertrain est l'un des mieux placés dans ce domaine pour fournir la future génération de boîtes prévue d'ici 2022 pour les véhicules électrifiés de PSA. Brevetée sous le nom d'«Hybrid DT2», cette transmission à double embrayage sera électrifiée par un moteur de 48V et équipera les modèles à hybridation du type MHEV (Mild Hybrid Electric Vehicles). Appelée aussi «hybride léger» ou «hybride 48 volts», cette technologie (lire encadré) est appelée à se standardiser sur les véhicules carburant à l'essence ou au diesel en vue de répondre aux futures normes antipollution dites Euro 6d (ou Euro 7), prévus pour 2020. Chez PSA comme chez d'autres constructeurs, ces normes sont prises très au sérieux, et «la sélection de Punch Powertrain comme fournisseur de boîtes électrifiées de prochaine génération relève donc d'un choix stratégique majeur», avoue le groupe français. Le choix de ce fournisseur -comme tous les autres équipementiers d'ailleurs- est même justifié par une série d'arguments. «La principale raison ayant poussé le constructeur à conclure un accord de coopération avec Punch Powertrain réside dans la conception révolutionnaire de sa boîte à double embrayage brevetée qui permet de réduire le nombre de composants, et donc le poids et le volume de l'ensemble», explique PSA dans un communiqué. Et d'ajouter: «Cette boîte offre, en outre, un excellent niveau de performance et une consommation de carburant réduite pour un coût compétitif». Le même document indique par ailleurs que «les deux entreprises sont en discussion pour implanter la production sur l'un des sites du Groupe PSA et étendre leur partenariat». Et si ce site était la future usine de Kénitra? Seul l'avenir nous le dira. L'hybride léger, qu'est-ce que c'est? L'hybridation légère ou «mild hybrid» en anglais est une solution technique permettant de rendre des véhicules un brin moins polluants, mais à moindres coûts. Egalement appelée «hybride 48 V», cette technologie l'est du fait qu'elle s'appuie, entre autres, sur une batterie de 48 volts reliée à un petit moteur électrique, adossé aux roues motrices et servant d'appoint au moteur à combustion thermique. Moins puissant que le bloc électrique d'une vraie voiture hybride, le moteur électrique d'un véhicule hybride léger est sollicité lors des phases de démarrage et d'accélération, histoire de soulager le moteur thermique. En aucun cas il ne se substitue à ce dernier, et sa principale utilité est de diminuer les rejets polluants. Quant aux batteries, elles se rechargent à la décélération, au freinage et en roulant paisiblement.