Fin 2007, la nouvelle faisait sensation en Europe : un système inédit permet de couper automatiquement le moteur, lorsque le conducteur s'arrête totalement (à un feu rouge par exemple), puis le redémarre dès que la première pression sur l'embrayage. «Révolutionnaire!», criaient certains même si cette coupure automatique ne permettait d'économiser qu'environ 5% de carburant en cycle mixte de consommation. Sauf que cette innovation avait été inventée bien avant 2007, puisque c'est vers la fin des années 80 que le groupe français Valeo l'avait mise au point et proposé à Citroën. Mais en bon rival de l'équipementier tricolore, Bosch n'allait pas rester les bras croisés. D'ailleurs et c'est toujours cet équipementier allemand qui refait parler de lui aujourd'hui. Car, en plus d'être leader de cette technologie en la sous-traitant à la quasi-totalité des constructeurs automobile (plus d'un million de véhicules dans le monde en sont déjà équipés), Bosch travaille aussi sur son perfectionnement. La preuve, ses équipes viennent de rendre possible la disponibilité de ce système sur les moteurs associés à une boîte automatique. Une prouesse dans la mesure où ces mêmes ingénieurs avaient pour défi de rendre le redémarrage du moteur non seulement possible, mais plus rapide et dynamique, alors qu'il n'y a ni embrayage, ni temps d'embrayage sur un véhicule à boîte auto. Sans livrer tous les détails, Bosch explique qu'il a fallu réduire le bruit du démarreur, ajouter un petit moteur électrique et ajuster sa puissance, modifier le système d'injection et surtout recourir à un nouveau type d'alternateur. Appartenant à la série «Efficiency Line», ce dernier avance un meilleur rendement (plus de 77%), améliorant ainsi le chargement de la batterie, y compris à faible vitesse, ce qui constitue d'ailleurs l'une des conditions du redémarrage automatique du moteur. Résultat : le Start/stop est désormais compatible avec les principales transmissions automatiques du moment, qu'elles soient classiques (convertisseur hydraulique de couple) comme la Tiptronic des Audi, robotisées telle que la boîte BMP (boîte manuelle pilotée) de Citroën ou encore, des plus sophistiquées (double embrayage) comme les système DSG (Volkswagen) et PDK (Porsche). À l'image du Start/stop équipant d'une voiture à boîte manuelle, celui accouplé à une transmission automatique est aussi simple à utiliser. Seule différence : le conducteur doit après l'arrêt total de son véhicule maintenir une pression de quelques secondes sur la pédale de frein, afin d'entraîner la coupure du moteur. Dès qu'il (le conducteur) ré-accélère, le moteur redémarre aussitôt. Bien évidemment, l'extension de cette technologie aux boîtes auto ne devait laisser aucune brèche ouverte à un quelconque risque sur la fiabilité. Réputation oblige… Mieux encore, l'inventeur de l'ABS annonce que son évolution du Start/stop autorise désormais jusqu'à 10% de baisse de la consommation de carburant, ainsi que des émissions de CO2 en conduite urbaine. Voilà de quoi ouvrir de nouvelles perspectives industrielles et commerciales pour Bosch, qui prévoit que le taux d'équipement de sa technologie Start/stop sur les voitures neuves va passer de 5 % actuellement (en Europe) à environ 50 % en 2012. Une option réaliste.