PSA Peugeot Citroën présente sa future technologie hybride combinant moteur essence et pompe à air comprimé. Une étape-clé vers la voiture à 2 l/100 km de consommation d'essence. Explication... Tour de force ! Voilà comment on pourrait qualifier les derniers travaux technologiques présentés la semaine dernière par la haute ingénierie du groupe PSA Peugeot Citroën. Devant un parterre de représentants politiques français, de partenaires-équipementiers et de journalistes, réunis dans son centre de R&D situé à Vélizy (région parisienne), le groupe automobile français a levé le voile sur une série d'innovations technologiques qui équiperont ses futures voitures et qui répondent aux enjeux de l'automobile respectueuse de l'environnement. Parmi ces technologies, le système appelé Hybrid Air constitue une solution innovante. Un mariage inédit En effet, c'est la première fois qu'un constructeur automobile mise sur l'air comprimé comme alternative de «second souffle» pour un moteur essence. Concrètement, ce dispositif intègre un moteur essence, un stockeur d'énergie sous forme d'air comprimé, un ensemble moteur-pompe hydraulique, ainsi qu'une transmission automatique via une boîte de vitesses à train épicycloïdal. C'est là un nouveau type de chaîne de traction dite full hybride, qui plus est, s'accouple à «un système de pilotage intelligent adaptant le mode de fonctionnement aux demandes du conducteur et optimisant l'efficacité énergétique selon un fonctionnement en 3 modes : un mode air (zéro émission), un mode essence et un mode combiné», explique le constructeur. Cette adaptabilité du moteur à la conduite de chacun est d'ailleurs, le principal élément innovant proposé par l'Hybrid Air. Au demeurant, le stockeur d'air se recharge toujours lors des phases de décélération et de freinage et ceci, quel que soit le mode activé. Des avantages à la pelle Principal atout de cette technologie, son économie de carburant. Selon PSA, le gain de consommation au global (ville, route, autoroute) serait de l'ordre de 35%, tandis qu'il atteindrait les 45% en ville, permettant une autonomie accrue de 90% par rapport à une motorisation conventionnelle. Appliqué sur un prototype de petite voiture (segment B) du type Citroën C3 ou Peugeot 208, l'Hybrid Air affiche une consommation exceptionnelle de 2,9 l/100 km ! Question rejets polluants, l'économie (d'émission) de CO2 serait de l'ordre de 30% par rapport à un moteur essence traditionnel, avec une moyenne descendant jusqu'à 69 g de CO2 au kilomètre. Au-delà de ces bienfaits, cette technologie présente d'autres avantages, dont celui de préserver une bonne habitabilité/volume de coffre dans le véhicule, puisqu'il n'y a pas de batteries, comme c'est le cas dans un schéma de moteur hybride électrique. C'est aussi pour cette même raison que l'Hybrid Air, système essentiellement mécanique, peut prétendre à la fois à une meilleure fiabilité, un entretien facilité et un faible impact environnemental, ses matériaux étant facilement recyclables. Applicable dès 2016 Dans le même sillage, le fait que cette technologie soit totalement mécanique fait qu'elle pourra être plus «accessible» que la plupart des systèmes hybrides (électriques) actuels. Cela, malgré le fait qu'elle ait englobé plus de 500 millions d'euros d'investissements, dont 40% ont été subventionnés par l'Etat, via le Programme d'investissements d'avenir. Il faut aussi savoir que 80 brevets ont été déposés par PSA pour cette technologie, à laquelle elle a rallié deux partenaires stratégiques de choix à savoir, Bosch et Faurecia. C'est ce qu'indique le groupe français, indiquant au passage que l'Hybrid Air aura une vocation «mondiale» et sera industrialisable sur de nombreux marchés. Quant aux premières applications commerciales, elles se feront à partir de 2016, d'abord sur des véhicules du segment B (citadines), ensuite sur l'ensemble des segments, y compris les véhicules utilitaires légers. Le diesel n'est pas oublié Enfin, il est à noter que cette technologie ne signifie pas l'abandon des autres modes de propulsion. Le diesel n'est pas en reste, puisqu'en la matière, l'ingénierie du groupe annonce l'application prochaine de la catalyse dite SCR (Selective Catalytic Reduction). Il s'agit d'un système de post-traitement des gaz d'échappement, positionné en amont du FAP (filtre à particules) et permettant l'élimination de plus de 90% des oxydes d'azote (NOx) émis par le moteur. Généralisée sur l'ensemble de la nouvelle gamme Diesel dès 2014, cette technologie paraissait inévitable à mesure que l'échéance de l'entrée en vigueur de la norme Euro 6 approche. Fort de ces solutions technologiques, le groupe PSA pourra ainsi proposer des véhicules plus que jamais respectueux de l'environnement. Pourvu que la clientèle de la terre entière y soit sensible...