65% des 531 internautes consultés en ligne par Flm ne sont pas satisfaits de la nouvelle feuille de route de la Bourse de Casablanca. À l'inverse, 35% des personnes consultées adhèrent à cette feuille de route, laquelle peut être analysée selon deux angles. Le premier est celui de la forme car cette vision n'est pas une simple émanation du Conseil d'administration de la Bourse mais le fruit de la première réunion du comité du marché des capitaux. De plus, ce comité du marché des capitaux qui a été institué par la loi sur la Bourse se penche désormais sur toutes les questions liées au marché des capitaux. Aussi, ce comité regroupe plusieurs intervenants en Bourse comme le ministère de l'Economie, l'AMMC, l'ACAPS, BAM, les banques, l'APSB, l'ASFIM ou l'AMIC. Par ailleurs, en anticipant les éventuelles critiques, ce comité a indiqué qu'il n'a pas vocation à se substituer aux organes engagés par les autorités et les institutions du marché dans leurs prérogatives respectives. Ainsi, son rôle est plutôt d'identifier les leviers adéquats pour que le marché des capitaux puisse renforcer son rôle dans le financement de l'économie et répondre ainsi aux attentes des entreprises et des ménages en termes de solutions de financement adaptées. Sur le fond, la nouvelle vision stratégique de la Bourse de Casablanca se décline via un nouveau plan de développement pour la période 2018-2021, nommé «Ambition 2021». Ainsi, après la démutualisation, le lancement d'Elite et le changement de la plateforme SI, la Bourse veut acter la construction d'une nouvelle architecture de marché destinée à ériger la place en un hub financier africain intégré facilitant l'accès au capital et répondant aux besoins des émetteurs et investisseurs internationaux. En résumé, la plus grande nouveauté est celle de la volonté de passage de la Bourse de Casablanca en groupe boursier avec la création d'une chambre de compensation et d'une société gestionnaire du marché à terme utilisant une plateforme technologique multi-produits dotée d'un cadre solide de gestion intégrée des risques. La chambre de compensation qui sera une entité juridique indépendante ouverte à de nouveaux actionnaires va aussi travailler avec Maroclear dont le capital sera vraisemblablement détenu de manière significative par la nouvelle holding de la Bourse de Casablanca. Aussi, cette chambre est censée faire baisser les coûts autant sur les instruments classiques que sur ceux nouvellement introduits. Par ailleurs, avec cette architecture, la Bourse de Casablanca voudrait attirer la cotation des titres étrangers, permettre l'amélioration de sa connectivité avec les marchés financiers internationaux, la création d'un fonds 100% Afrique et le déploiement du programme Elite en Afrique de l'Ouest et Centrale. C'est ainsi que sur le papier, les internautes ont logiquement tous les arguments pour être conquis par cette nouvelle feuille de route. Toutefois, comme pour notre dernière consultation sur les résultats annuels, les observateurs ont pu se prononcer sur la base des attentes et non sur les réalisations. Ainsi, les critiques potentielles peuvent être résumées à nos yeux autour de deux principaux points. Il s'agit de l'impression d'une association insuffisante des petits porteurs dans la préparation de ladite feuille de route, surtout que les personnes physiques ont été actives en 2017 avec une forte progression des transactions enregistrées dont le volume a doublé en 2017 à 15,8 MMDH. Aussi, même si la Bourse compte lancer le marché alternatif et a bien rôdé le programme Elite, la question sur l'élargissement du nombre d'émetteurs cotés demeure entière. Farid Mezouar DG de FL Market Les Inspirations ECO : Comment trouvez-vous cette feuille de route ? Farid Mezouar : Il s'agit d'un bon départ pour répondre à plusieurs questions comme la diversification de l'offre, l'accès au rang de marché régional ou la baisse du coût des transactions. Aussi, la Bourse et les membres du comité du marché des capitaux doivent relever le challenge de l'augmentation du nombre de sociétés cotées et de l'amélioration de la liquidité du marché. Qu'en est-il des startups en Bourse ? La réunion du comité du marché des capitaux a aussi abouti à la création de trois groupes de travail dont celui du financement des TPME et des startups, présidé par Bank Al-Maghrib qui s'intéressera aux solutions de financement de cette catégorie d'entreprises. Aussi, des startups qui ont réussi comme celles de la monétique ont un accès facile et normal à la Bourse. Enfin, la loi prévue pour le crowdfunding va soulager les startups qui ont un besoin inférieur à 5 MDH.