C'est à la première heure de l'ouverture de la session plénière du Parlement européen (12 et 15 décembre) que le débat a été posé. Le texte de la proposition du Conseil européen portant sur le renouvellement de l'accord de pêche entre le Maroc et l'Union européenne (UE) a en effet marqué son premier passage devant les eurodéputés, à quelques heures du vote qui devrait l'adopter ou le rejeter. Maria Damanaki, la présidente de la Commission de la pêche - qui a ici toute sa responsabilité sur ce dossier - a revendu sa position en faveur de l'accord. Du consommé ! Une position - il faut le dire - arrachée à quelques voix près lors du vote interne de ce même organe du PE. Les détracteurs de ce projet de partenariat espèrent toutefois retrouver une majorité des voix pendant la présente session plénière. Du coup, tous les arguments sont bons pour faire péricliter l'adoption de l'accord. L'eurodéputé libéral britannique Chris Davies, a ouvert les hostilités en faisant allusion à la facture, salée pour le budget européen», pour accéder à des «ressources halieutiques déjà en surexploitation». Davies a été rejoint à la tribune des oppositions par l'eurodéputé social démocrate allemand Ulrike Rodust. Ce dernier a, quant à lui, choisi de s'appesantir sur le dossier - pourtant largement consommé- de la profitabilité des retombées de l'accord aux populations du sud marocain. Des observations récurrentes, que Damanaki promet de prendre en compte lors des prochains rounds de négociation bilatérale avec les autorités marocaines. «C'est une raison de plus, justement, pour que le Protocole attenant au renouvellement de l'accord soit adopté par le PE, afin de permettre aux deux parties de travailler sur un renouveau de partenariat», s'est défendu la présidente de la Commission de pêche du PE. Pour rappel, la proposition finale du Conseil européen prévoit une contribution financière fixée à 36.100.000 euros. Celle-ci devrait permettre l'octroi de 119 autorisations de pêche pour des navires européens dans les catégories de pêche artisanale, démersale et thonière, ainsi qu'un tonnage maximum de captures de 60.000 tonnes dans la catégorie de la pêche pélagique industrielle.