Une grande responsabilité incombe au ministre de l'Education nationale et de l'enseignement supérieur, Said Amzazi, pour redorer le blason de l'université. Cet enjeu est tributaire de la promotion de l'employabilité des lauréats des établissements à accès ouvert qui demeure toujours un vœu pieux. Une grande responsabilité incombe au ministre de l'Education nationale et de l'enseignement supérieur Said Amzazi pour redorer le blason de l'université. Cet enjeu est tributaire de la promotion de l'employabilité des lauréats des établissements à accès ouvert qui demeure toujours un vœu pieux. Quelques pistes sont inscrites au plan d'action 2017/2021. Le chômage des lauréats des universités est toujours une grosse épine dans le pied du gouvernement. Les mandats gouvernementaux se suivent et se ressemblent en la matière. Les taux de chômage les plus élevés sont relevés parmi les jeunes âgés de 15 à 24 ans avec 26,5% et les diplômés avec 17,9%, selon le Haut-commissariat au Plan. Des chiffres, on ne peut plus, inquiétants qui interpellent sur le niveau de qualification des étudiants au Maroc. Les pouvoirs publics peinent à résoudre l'équation de l'adaptation de la formation universitaire aux besoins du marché de l'emploi, en dépit des mesures prises au cours des dernières années. L'université n'arrive toujours pas à relever ce défi et est toujours taxée de «fabrique à chômage». L'employabilité des lauréats des universités à accès ouvert demeure très faible. Le ministre de l'Education nationale, de la formation professionnelle, de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Said Amzazi, est visiblement plus conscient de cet enjeu. «L'université est appelée à se mettre au diapason du marché de l'emploi en garantissant la qualité des formations», a-t-il soulignée lors d'une rencontre internationale sur «l'université et l'employabilité», tenue à l'université Mohammed V de Rabat. Néanmoins, il a tenu à préciser que la problématique du chômage ne peut être exclusivement liée au système de l'enseignement supérieur. Il estime que la croissance économique et la capacité du système productif à créer de la richesse et de l'emploi sont autant de facteurs à même d'aider à trouver des solutions à cette problématique. Plan d'action 2017/2021 L'espoir est de pouvoir donner un véritable coup de fouet à l'employabilité des lauréats des universités. Le département de tutelle érige cette question en priorité dans son plan d'action 2017/2021, qui prend en considération les recommandations de la vision stratégique 2015/2030 du Conseil supérieur de l'Education, de la formation et de la recherche scientifique pour améliorer l'intégration des lauréats dans le marché du travail et adapter l'offre de la formation universitaire aux besoins du secteur privé à travers nombre de mesures. Il s'agit, entre autres, du développement du partenariat avec les acteurs économiques et les organisations concernées ainsi que du renforcement du processus des formations professionnelles universitaires à accès ouvert et de l'élargissement du nombre des étudiants bénéficiaires pour atteindre 10% à l'horizon 2020. À cela s'ajoutent la création de nouvelles branches et la généralisation des centres de développement des professions dans toutes les universités. L'objectif est de permettre à l'université d'accompagner les étudiants à développer leurs projets personnels et professionnels et renforcer leurs compétences. Le plan d'action prévoit aussi des mesures de développement de l'esprit d'entreprenariat et d'auto-emploi chez les étudiants à travers la promotion de leurs initiatives en la matière. On tend aussi à renforcer la coordination entre les intervenants et les partenaires dans le domaine du suivi d'intégration des lauréats dans le marché de l'emploi. Désormais, une grande responsabilité incombe à l'université qui doit implémenter progressivement la vision du Conseil supérieur de l'Education, de la formation et de la recherche scientifique. Cette instance recommande, entre autres, l'institutionnalisation des relations de coopération entre l'université, la formation professionnelle et les institutions de recherche en vue de réviser les passerelles et les cycles universitaires et les adapter à la variété de l'offre de la formation professionnelle. La diversification de l'enseignement dans les différentes universités marocaines s'impose. À cet égard, la vision stratégique souligne la nécessité d'élaborer une vision claire du réseau des universités marocaines à travers la Charte nationale de l'enseignement supérieur, qui englobe tous les types d'établissements. Pour ceux à accès ouvert, cette vision doit s'appuyer sur la diversification des modèles d'établissements, l'adéquation des critères d'admission et l'augmentation des capacités d'accueil. Le département de tutelle doit mettre en œuvre une réforme pertinente de l'enseignement supérieur en l'associant à la formation professionnelle en vue de construire une offre de qualité aux jeunes étudiants et faciliter leur insertion sur le marché du travail. Said Amzazi va-t-il pouvoir mettre en place la vision qu'il défendait quand il était président d'université ? Il s'était, à plusieurs reprises, prononcé pour la nécessité de la sélection à l'entrée à l'université pour redorer son blason et lui donner de l'importance. Si cette piste est maintenue par le gouvernement, elle risque de susciter une grande polémique au sein de la société. Le nouveau ministre croit en l'importance de l'amélioration de la pédagogie et des compétences transversales et la création de passerelles pour permettre à l'étudiant de réorienter son choix. D'où l'importance d'une vision unifiée intégrant tant l'université que la formation professionnelle.