Après le Mali et la Guinée, une délégation sénégalaise vient d'être formée aux vertus de l'efficacité énergétique dans les mosquées par l'AMEE, qui nourrit un grand espoir dans l'exportation de ce projet vers les autres pays du continent. Le programme d'efficacité énergétique dans les mosquées du royaume fait des émules ! Après le Mali et la Guinée, l'Agence marocaine de l'efficacité énergétique (AMEE) vient de recevoir une délégation sénégalaise venue s'enquérir des modalités de fonctionnement de ce programme d'économie d'énergie lancé par le Maroc. Pendant une semaine, les membres de la mission sénégalaise ont été d'abord renseignés sur les différentes institutions qui ont participé à l'élaboration et à la mise en œuvre dudit programme. Ensuite, ils ont été formés aux différentes étapes du déroulé de ce programme, notamment aux grandes orientations techniques de réalisation d'audits énergétiques des mosquées, puis à l'élaboration d'un modèle d'intervention et d'une estimation du coût de l'optimisation énergétique. Une formation théorique à l'issue de laquelle il leur a été recommandé de recourir à des professionnels et qui a été complétée par des visites de projets où ils ont pu toucher de visu les différentes réalisations effectivement opérées. Le plus souvent, il s'agit de mosquées qui utilisent l'éclairage économique, notamment à travers l'installation de lampes LED, le recours à l'énergie solaire pour la production d'électricité et l'installation de chauffe-eau solaires pour la production d'eau chaude. Des actions qui permettent une rationalisation de la consommation énergétique, mais aussi de veiller au confort des fidèles qui ont accès à l'eau chaude pour les ablutions et la climatisation dans les salles réservées à la prière et au recueillement. Présenté au reste du monde, lors de la COP22, le programme «Mosquées vertes» a visiblement tapé dans l'œil des pays africains. «C'est une excellente opportunité pour le Maroc en général et l'AMEE en particulier de vendre son expertise y compris dans d'autres domaines liés à l'efficacité énergétique dans les pays subsahariens», explique-t-on du côté de l'AMEE où l'on pense que les professionnels du bâtiment durable pourraient également accompagner cette dynamique vers le sud du continent. En tous cas, l'agence nourrit un grand espoir dans l'exportation de ce projet vers plusieurs pays du continent. En attendant, rappelons que le programme des «Mosquées vertes» a été conjointement lancé par le ministère de l'Energie, des mines et du développement durable, le ministère des Habous et des affaires islamiques, l'Agence nationale de l'efficacité énergétique et la Société d'investissements énergétiques (SIE). Il vise la mise à niveau énergétique des mosquées du pays dans le cadre des objectifs fixés par la stratégie énergétique nationale, à savoir la réduction de la consommation d'énergie de 12% en 2020 et de 15% en 2030. Depuis 2014, ce programme a été déployé en deux phases. La première axée sur 1.000 mosquées de petite, moyenne et grande tailles, a porté sur la réalisation d'audits énergétiques desdites mosquées, l'élaboration d'un modèle d'intervention et d'une estimation du coût de l'optimisation énergétique par des sociétés de services énergétiques (ESCO) tandis que la seconde phase, en cours, consiste en la généralisation du modèle sur l'ensemble du territoire national avec l'objectif de réhabiliter à terme un total de 15.000 mosquées. Il est à noter que parallèlement à ce programme de mise à niveau énergétique des mosquées, un cycle de formation a été mis en place pour former les compétences requises, encourager le développement d'expertises et promouvoir des services en matière d'efficacité énergétique dans le bâtiment.