Lors du dernier congrès régional du RNI tenu dimanche dernier, à Fès, les ministres du parti ont dévoilé leur vision commune pour sortir la région de son marasme. Des négociations sont en cours avec une multinationale pour mettre en place un investissement de taille dans le domaine du textile avec à la clé la création de 6.000 emplois. Après la dernière sortie du chef du gouvernement, Sâadeddine El Othmani, le week-end dernier autour d'une prochaine zone industrielle dédiée à l'aéronautique sur la ville de Fès. Les deux ministres Moulay Hafid Elalamy et Mohamed Boussaïd, respectivement ministres de l'Industrie, du commerce, de l'investissement et de l'économie numérique, et ministre de l'Economie et des finances ont présenté à leur tour leur vision lors du dernier congrès régional du RNI tenu ce dimanche dernier à Fès en présence aussi d'Aziz Akhannouch. Selon les deux hauts responsables, «la ville de Fès doit se baser sur les secteurs de l'automobile et du textile pour développer son industrie et promouvoir la création d'emplois». Les ministres du parti ont proposé des mesures qui ont pour objectifs l'amélioration du service apporté aux citoyens de la région dans différents domaines. «Le textile et l'automobile sont les deux secteurs industriels qui devraient dans les prochains mois créer le plus d'emplois à Fès. Il y a déjà des investissements dans les deux domaines, mais dorénavant, la région en connaîtra plus. Nous sommes en négociation avec une multinationale pour mettre en place un investissement important à Fès dans le domaine textile, ce qui va permettre la création de plus de 6.000 emplois», a souligné Moulay Hafid Elalamy, . Ce projet de grande ampleur ne va être que celui de l'ex-Cotef, dont la procédure de récupération de terrains a duré plusieurs années. «Les procédures judiciaires interminables ont empêché l'avancement du dossier d'investissement, actuellement, on a recours à l'expropriation, procédure qui devrait aboutir dans quelques mois», répond le ministre de l'Economie et des finances. Il faut rappeler que la Cotef avait été longtemps considérée comme un pilier de l'industrie du textile dans les années 1980 à Fès, l'entreprise a interrompu ses activités en 2005, elle a de même procédé au licenciement de plus de 500 ouvriers dans le cadre d'un programme de restructuration, provoquée à la fois par la concurrence chinoise et par l'expansion continue de l'informel. L'éducation, la formation et la formation continue De son côté, Aziz Akhannouch, chef du parti, a exposé devant son congrès régional les premières recommandations liées aux secteurs classés prioritaires par le parti, à savoir la santé, l'emploi et l'éducation. Selon Akhannouch, «d'ici les cinq prochaines années, notre principal objectif sera d'assurer une formation et une qualification gratuites pour plus d'un million de jeunes qui ne disposent d'aucun diplôme ni attestation afin de faciliter leur intégration dans le marché du travail». À côté de cela, Aziz Akhannouch a relevé la question des diplômés chômeurs. Pour lui, «plus le citoyen fait des études poussées, plus son exposition au chômage est importante». Pour résoudre cette problématique, le parti propose la mise en place d'une procédure de requalification permettant aux jeunes un accès plus facile au marché de l'emploi. Les propositions du RNI prévoient également une révision de l'arsenal juridique de la formation continue. Le parti compte aussi défendre l'accès des fonctionnaires à la formation continue. Concernant l'éducation, Aziz Akhannouch a mis l'accent sur l'accès limité des enfants marocains au préscolaire. «La réforme de l'éducation devrait passer par la garantie de l'accès des enfants de 4 et 5 ans au préscolaire, et ceci en élargissant l'offre éducationnelle du cycle primaire à travers la réhabilitation et l'utilisation des crèches qui relèvent du ministère de la Jeunesse et des sports dans les zones urbaines ainsi qu'à travers la réhabilitation des écoles dans le monde rural au profit du préscolaire après la mise en place des écoles communales», explique Akhannouch. Le patron du RNI a signalé également que tous les enfants marocains, dans le milieu rural et celui urbain, doivent bénéficier du parcours préscolaire avant de passer au primaire, cela étant un facteur déterminant dans leur succès. Lors de cette rencontre, Akhannouch a plaidé également pour une meilleure contractualisation entre les médecins et l'Etat. Sur ce sujet, le ministre a attiré l'attention sur l'importance de la reconnaissance de la particularité de la médecine et la révision de la situation du médecin dans le secteur public. Il a indiqué dans ce sens que le RNI va proposer un statut spécial pour le médecin avec la mise en place d'un système contractuel entre l'Etat et les praticiens pour définir les responsabilités et engagements de chaque partie.