«Le Maroc a fait preuve d'une résilience avérée face à la crise internationale». Une formule qui revient souvent dans les discours officiels et récemment confirmée par le FMI. Mais, on ne se lasse pas de ce constat rassurant, surtout dans un contexte de morosité internationale. Cette fois-ci, c'est Abdellatif Jouahri, gouverneur de Bank Al-Maghrib, qui s'est prêté à cet exercice dans son style inimitable. La prestation a eu lieu lors d'une conférence organisée par le centre Links, dirigé par ex-l'argentier du Royaume, Mohamed Berrada. Ainsi, selon le gouverneur de BAM, plusieurs facteurs ont permis de limiter les dégâts inhérents à la crise internationale. Outre les équilibres macro-économiques fondamentaux renforcés, la croissance moyenne annuelle de 5 %, le déficit qui tourne autour de 3 %, ainsi que l'inflation maintenue autour de 2 %, ont également contribué à amortir les chocs extérieurs. Sans oublier le fait que « BAM, a adopté un ensemble de mesures visant la consolidation du système bancaire et la stabilité financière, notamment en matière de gestion du risque, du relèvement du niveau de vigilance, du maintien d'un flux de liquidité suffisant pour le secteur bancaire, ou encore la mise en place d'une cellule de veille permanente», commente Jouahri. Privilégier l'intégration régionale. Cependant, ces mesures gagneraient à être renforcées. Notamment par des actions visant la volatilité de la croissance agricole qui demeure tributaire des intempéries. Jouahri a également insisté sur le développement de la compétitivité des entreprises marocaines exportatrices, l'amélioration du compte courant de la balance des paiements, ainsi que la maîtrise de l'inflation et la résorption des déficits sociaux. Pour ce qui est de l'après-crise et de la stratégie à entreprendre au Maroc, le gouverneur de BAM a insisté sur la préservation des équilibres macro-économiques et l'accroissement de la compétitivité de l'économie, sans oublier le lancement de réaménagements en matière de politique monétaire et de change, également recommandés par le FMI. En outre, le secteur bancaire doit poursuivre sa consolidation, en parallèle avec la modernisation du système financier. Sur le plan extérieur, Jouahri a prôné l'approfondissement de l'insertion de l'économie nationale à l'international, ainsi que la consolidation du lien social, en insistant sur le développement humain et la réforme des politiques sociales. Le gouverneur de BAM n'a pas été sans évoquer un sujet qui lui tient à cœur, celui de l'intégration régionale qui devrait être une voie à privilégier «en vue d'une accélération durable de la croissance et de l'amélioration du niveau de vie de la population».