La Région Fès-Meknès a connu dernièrement un grand rassemblement des investisseurs dans le secteur agricole, touristique et industriel. Ces derniers, dont la plupart investissent dans des terres collectives, comptent se rassembler autour d'une fédération nationale pour défendre leurs intérêts communs. Les exploitants des terres collectives dans la région Fès-Meknès ne lâchent pas prise et comptent obtenir gain de cause auprès du ministère de l'Intérieur. En effet, après le verdict rendu par trois tribunaux (Fès, Meknès et Sefrou) en première instance, le ministère de l'Intérieur a sommé plus de 250 exploitants de terres collectives dans la région de libérer ces terres «occupées» de manière illégale. Ce jugement a pris de court les ayants-droit et les exploitants, qui ont décidé à se rassembler autour d'une «fédération nationale des investisseurs dans le secteur agricole, touristique et industriel». Très éloignés l'un de l'autre, le rassemblement de ces trois secteurs laisse croire que la fédération espère, dans un premier lieu, rassembler un maximum de coopératives et d'associations des investisseurs pour exercer une forme de lobbying et de défendre ses intérêts. , «Outre l'organisation des salons et la formation dans le secteur agricole et touristique, cette fédération a pour objectif de développer les infrastructures et de promouvoir la création de l'emploi dans le monde rural. Elle sera également un espace de coordination et de communication entre les associations des investisseurs», précise Mohamed El Idrissi, premier vice-président de la Fédération nationale des investisseurs dans le secteur agricole, touristique et industriel. La première rencontre dédiée à la création de la fédération a connu la participation de plus de 100 associations et investisseurs venus des quatre coins du Maroc. Ainsi le premier bureau est constitué de l'Association des investisseurs de Ain Chkef, l'Association Sidi Khyar pour le développement, l'Association des investisseurs de Sidi Kacem et l'Association des amis Ain Cheggag. Il faut noter que la Région Fès-Meknès détient la proportion la plus importante, en pourcentage, des terres collectives marocaines. Selon les statistiques de l'Association des investisseurs sur les terres collectives de la Région Fès-Meknès, «les investisseurs dans ces terres représentent plus de 2.000 personnes à Fès, 2.000 à Ain Taoujtat et à El Hajeb, 1.000 à Ain Chkef et près de 300 personnes à Ain Cheggag». La plupart des investisseurs ont acheté ces terres, qui sont généralement situées dans le monde rural, par le biais d'actes légalisés puis signés par les autorités locales, et ont investi des dizaines de millions de dirhams dans le tourisme, l'agriculture et l'industrie.