Demain, les Catalans ont un rendez-vous avec l'histoire. Ils sont appelés aux urnes pour élire les 135 députés qui formeront le prochain Parlement de Barcelone, dominé depuis 2015 par les indépendantistes. Ces élections anticipées, convoquées par le gouvernement espagnol en octobre dernier après la proclamation d'indépendance de la Catalogne, revêtent un enjeu majeur autant pour les indépendantistes que pour les unionistes dans un climat politique plus que tendu dans la région. Les indépendantistes veulent faire de ce scrutin un nouveau référendum sur l'auto-détermination et prouver que leurs idées ne sont pas mortes pour pouvoir poursuivre les négociations avec Madrid. De l'autre côté, les unionistes, appuyés par le gouvernement espagnol, veulent assurer la stabilité du pays et démontrer qu'une «majorité silencieuse» refuse l'indépendance. Ces élections pourraient donc déboucher sur une situation inédite, avec un président de région emprisonné ou exilé. Selon les récents sondages d'opinion annonçant une participation record qui devrait frôler les 80%, les résultats de jeudi seront très serrés. D'après le journal espagnol El Pais, qui a réalisé un «modèle électoral» recensant douze sondages menés en Catalogne, c'est le parti unioniste Ciudadanos qui arriverait en tête avec 23,3% des intentions de voix, au coude à coude avec le parti indépendantiste ERC, crédité de 22,2%. Le parti de Puigdemont, Junts per Catalunya, obtiendrait pour sa part 17,7%.