Trois jours après la prise du pouvoir par l'armée au Zimbabwe, le président Mugabe refuse toujours de quitter le pouvoir qu'il détient depuis plus de 37 ans, plongeant le pays dans l'impasse. Le président zimbabwéen a assisté ce vendredi à une cérémonie de remise de diplômes à l'Université libre du Zimbabwe dans la capitale, Harare. Il s'agit de sa première participation à un événement public après que l'armée semble avoir pris le contrôle du gouvernement. L'armée a annoncé que des discussions étaient en cours avec Mugabe et que d'importants progrès ont été réalisés sans préciser si ce dernier continuera de diriger ce pays d'Afrique Australe. L'armée avait pris le pouvoir mardi dernier, soulignant que son intervention «n'était pas un coup d'Etat», mais une opération contre «les criminels» proches de Mugabe. Les analystes politiques en Afrique du Sud comme au Zimbabwe estiment que le processus de changement politique dans ce pays pourrait prendre du temps eu égard aux complications qui accompagnent ce genre de processus. La presse rapporte que l'armée entend mettre en place un gouvernement de transition, regroupant le Zanu-PF au pouvoir et l'opposition conduite par le Mouvement pour le changement démocratique (MDC). Cependant la mise en place d'un tel gouvernement doit passer par un accord avec le président Mugabe, indiquent les médias. Par ailleurs, certains journaux ont rapporté vendredi que des responsables du Zanu-PF entendent entamer une procédure de destitution contre Mugabe, si ce dernier ne renonce pas au pouvoir avant dimanche. Entre-temps, Morgan Tsvangirai, leader de l'opposition, a indiqué qu'il a été approché par l'armée en vue de participer au futur gouvernement de transition. «Nous sommes prêts à participer à ce processus, mais rien n'a été initié jusqu'à présent», a-t-il dit.