Malgré les multiples appels et alertes du ministère de la Santé et celui de la Justice, pour convaincre les Marocains à faire don de leurs organes, des milliers de patients en attente de transplantation sont actuellement entre la vie et la mort. Pas moins de 20.000 patients d'insuffisance rénale fréquentent les centres spécialisés, dont au moins 11.000 nourrissent l'espoir de se faire greffer grâce à la générosité d'un donneur potentiel. Selon le ministère de la Santé, seulement 460 greffes de reins ont été réalisées au Maroc, avec une cadence qui s'est accélérée de manière spectaculaire entre 2010 et 2015 avec 220 opérations. Amal Bourquia, néphrologue et présidente de l'Association «Reins» regrette le nombre des donneurs qui demeure très faible comparé à celui des patients qui ne cesse de s'amplifier sur la liste d'attente, transformant ainsi toute opération de greffe d'organe en «évènement médiatique». Pour plusieurs spécialistes, le don d'organes ne relève pas seulement du ressort de la médecine, mais il revêt des dimensions socioculturelle, légale et psychologique. Le Maroc célèbre le 17 octobre de chaque année la journée nationale de la sensibilisation et la promotion du don d'organes.