L'arrivée d'au moins une nouvelle chaîne de télévision hertzienne devrait contribuer à la croissance des investissements publicitaires d'au moins 20%. Cette croissance est estimée à 30% avec l'introduction de 2 à 4 nouvelles radios. Si certains voient en l'affirmation d'Anouar Sabri, organisateur des premières Impériales de marketing, de la communication et des médias (du 28 au 30 novembre) une projection bien optimiste de l'avenir du secteur, d'autres restent assez sceptiques quant aux potentialités de développement du marché. Ainsi donc, là où l'ancien ministre de la communication Driss Alaoui M'daghri et Nourredine Ayouch, défendent haut et fort la nécessité de libéraliser le secteur audiovisuel pour «dynamiser le marché», Khalil Belyazid, directeur général du groupe Eco-Média invite à ce que «la dynamique du secteur ne dépasse celle du tissu économique». Avant de trancher, il serait encore plus judicieux de revenir sur les chiffres clés du secteur. Perspectives en question C'est donc autour d'une présentation, qui se voulait à la fois interactive et ludique que le directeur d'Imperium Media a dressé le bilan du secteur sur la dernière décennie. Premier constat, 2011 n'est pas une année des plus florissantes. À quelques semaines du bilan annuel, plusieurs indicateurs présentés par Anouar Sabri sont dans le rouge. On estime la croissance des investissements publicitaires à 4,1% pour cet exercice. Pourtant au cours de ces dix dernières années, le marché publicitaire a connu une évolution presque exponentielle : le nombre d'annonceurs a été multiplié par 2,5, la proportion moyenne de nouveaux annonceurs par année augmente de 30%, le nombre d'agences de conseil en communication augmente annuellement de 15 à 20%. Mieux encore, en 2008, avec l'arrivée des nouvelles radios, les investissements publicitaires dans le secteur ont carrément doublé. Que s'est-il donc passé en 2011 ? Chute des investissements télévisés de plus de 18%, réduction du ratio secondes/tarifs au niveau de la vente d'espaces publicitaires audiovisuels, recul des investissements d'affichage de 8,2%. Au milieu de toutes ces données, le média papier semble être le seul à sortir la tête de l'eau. Constat que Sabri confirmera d'ailleurs dans son allocution «La presse est le média qui ramène le plus d'annonceurs par an». Malgré tout, l'avenir semble retrouver le sourire, si l'on en croit les projections d'Imperium Média, qui estime l'évolution des investissements publicitaires en 2012 et 2013 à 9,3% et 8,4%. Pour peu, au passage, que les opérateurs s'adaptent également aux évolutions technologiques des médias et du secteur de manière générale.L'ère du digital arrivant à grand pas - si ce n'est déjà fait -. À ce titre, les intervenants (annonceurs, agences, publicitaires...) reconnaissent le retard du Maroc à ce niveau. Pourtant, le pays dispose de potentialités nettement importantes. 49% des Marocains sont sur Internet, contre 24% en Egypte, 36 % en Turquie et 48% au Portugal, rappelle Nourredine Ayouch. «Aujourd'hui, les marques sont visibles sur le web, qu'elles le veuillent ou pas par le biais de ses utilisateurs, alors autant maitriser sa présence», argue le publicitaire. Seulement voilà, si les annonceurs ont encore du mal à passer le cap du digital, c'est essentiellement par «manque de maîtrise de l'outil», comme l'explique sophia jalal, présidentedu GAM (Groupement des annonceurs du Maroc) Lando Simonetti, Fondateur et Directeur Créatif de La Martina. Les Echos quotidien : Un premier magasin La Martina au Morocco Mall est une parfaite illustration de la stratégie d'expansion du groupe. Au-delà de cette première implantation, quelles sont vos visées réelles sur le marché marocain ? Lando Simonetti : Notre stratégie actuelle est de développer des magasins «mono-marque», dans tous les pays où la marque n'est toujours pas présente, exportant par là le mode de vie et l'univers de notre marque... Le marché marocain est pour l'heure très intéressant de par l'intérêt qu'il porte à notre marque et l'offre des produits «Polos» qu'elle présente. De plus, le Maroc est le seul pays en Afrique du Nord où nous avons décidé de lancer un projet qui tend à se développer à travers d'autres ouvertures dans les différentes villes du pays. Le développement de notre nouveau concept «Polo events» attirera également l'attention du public et de la presse internationale. En termes d'objectifs de ventes, quelle place devrait occuper, à terme, le marché marocain dans les activités globales de la marque ? Le Maroc représentera la même part de marché qu'occupent actuellement nos magasins aux Emirats arabes unis (nous en avons deux à Dubaï et un troisième sera en ouverture prochaine à Abu Dhabi), mais il faut spécifier que la similitude se lira en termes de style proche de la culture européenne. Le positionnement de ce marché en fait justement, un territoire charnière pour l'intérieur de la région maghrébine et africaine, par extension. Comment comptez-vous profiter de cette aubaine géographique ? Pour le moment, nous n'avons pas d'intention imminente de nous exporter dans les pays voisins du Maroc. Le projet marocain pourrait représenter un pont assez important vers d'autres destinations de la région et bien sûr si nous décidons d'une stratégie d'expansion au continent africain, nous considèrerons cette opportunité. Mais pour l'heure, le premier objectif du projet est d'implanter et d'assurer la présence de la marque au Maroc.