Au Congrès américain, Nasser Bourita renforce le partenariat Maroc-Etats-Unis    Cyberattaque et contestation politique : le gouvernement d'Akhannouch sous tension ?    Présidentielle au Gabon. L'OIF déploie une mission électorale    SIAM 2025. Les préparatifs s'accélèrent    Cours des devises du jeudi 10 avril 2025    Dakhla Hospitality Group dévoile son nouveau projet résidentiel exclusif    Distorsions et stagnation : l'obstacle caché à la productivité    Togo. Le changement climatique, un frein durable au développement    Afrique. L'essor du marché hôtelier    50e anniversaire des relations diplomatiques : échanges de félicitations entre S.M. le Roi Mohammed VI et le président philippin Ferdinand Romualdez Marcos Jr    Fès. SAR le Prince Moulay Rachid visite le Mausolée Moulay Idriss Al Azhar à l'occasion de la circoncision de leurs Altesses les Princes Moulay Ahmed et Moulay Abdeslam    JO de Los Angeles 2028 : 351 épreuves et un quota initial de 10.500 athlètes avec une majorité de femmes    Témara se dote d'un Centre interactif d'éducation routière    Les prévisions du jeudi 10 avril    Bouskoura : Inauguration du premier complexe cinématographique de type « Ciné Boutique »    À Rabat, 73 200 m2 cédés pour un nouvel hôpital universitaire psychiatrique    À Rhamna, 62,7 hectares expropriés pour la LGV Sud : l'Etat redessine le corridor ferroviaire national    Joe Wilson qualifie le Polisario de mouvement terroriste    Une visite stratégique reflétant le poids régional du Maroc : Nasser Bourita, premier responsable maghrébin à rencontrer la nouvelle administration Trump    Meknès : le Ministre fait le point sur l'état d'avancement des préparatifs du Salon international de l'Agriculture au Maroc    Algérie et la comédie des communiqués répétés : un nouvel épisode du syndrome de la "diarrhée des déclarations" !    Le sénateur américain Joe Wilson qualifie le Polisario de groupe terroriste    1⁄4 LDC : Pyramids-Orlando Pirates en demi-finale !    Achraf Hakimi dans l'équipe type de la 28e journée de Ligue 1    Livre : Lino fait vibrer les buts, les hertz «Et Alors !»    Nucléaire iranien - Araghchi: contre toute "solution militaire" Netanyahu: l'option militaire est "inévitable"    Palestine : Le Premier ministre britannique critique la reprise des frappes israéliennes    Contrefeu gouvernemental : la majorité cherche à court-circuiter l'enquête de l'opposition sur le bétail importé    Cyberattaque: les documents fuités sont souvent faux ou inexacts (CNSS)    Vidéo. Rabat, capitale mondiale de la sociologie, du 6 au 11 juillet    1⁄4 CCAF : Zamalek éliminé à domicile !    Nomination des membres de la Commission de soutien à la numérisation, à la modernisation et à la création de salles de cinéma    FICAM 2025 : Un casting toon'tastique !    Hopitalisé, Mohamed Choubi a besoin d'une greffe de foie    Nostalgia Lovers Festival : Le grand retour de la pop culture à Casablanca    Hajj: L'Arabie saoudite met en garde contre les annonces trompeuses    Les Etats-Unis réitèrent leur soutien à la souveraineté du Maroc sur le Sahara    Sáhara: Argelia y el Polisario reaccionan al apoyo de la administración Trump a Marruecos    Marrakech : La mise en cause dans l'affaire Salma arrêtée après de nouvelles menaces    Cyberattacks : The new frontline in the Morocco-Algeria rivalry    WFS Rabat 2025: Le Mondial-2030 s'inscrit dans une dynamique de développement alliant l'économique et le social    Moroccan female boxers celebrated for World Championship success in Serbia    Microsoft licencie Ibtihal Aboussad après son indignation du rôle de l'IA à Gaza    Parlement : Des partis de l'opposition demandent une séance de solidarité avec la Palestine    France : Rachida Dati épinglée pour 420 000 euros non déclarés    Warner Music MENA signe trois figures majeures de la scène urbaine marocaine : Dizzy DROS, Snor et Kouz1    Warner Music MENA boosts Moroccan rap scene with Dizzy DROS, Snor, and Kouz1 signings    Siel : 775 exposants pour la 30e édition    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Offshoring : La croissance est au rendez-vous
Publié dans Les ECO le 05 - 10 - 2017

Le secteur de l'offshoring affiche des performances positives pour la deuxième année consécutive. Dans ce contexte favorable, les membres de la Fédération marocaine de l'offshoring visent un nouveau cap avec des segments à fort potentiel.
L'année 2017 confirme les bonnes performances du secteur de l'offshoring au Maroc. «Nous devrions clôturer l'année avec une tendance à la hausse de l'ordre de 6 à 8% de croissance», prévoit Youssef Chraibi, président de Fédération marocaine de l'outsourcing (FMO). Le secteur avait clôturé l'année précédente sur une note positive, avec une croissance de 8% et un chiffre d'affaires à l'export de 8,8 MMDH contre 8,2 MMDH en 2015. «Il s'agit d'une très bonne performance compte tenu d'un contexte difficile combinant une montée en puissance des destinations d'Afrique subsaharienne et une contraction de la demande française, notamment sur le principal segment, celui des centres d'appels, qui représente encore 60% des revenus de l'offshoring», analyse Chraibi. Ce dernier se réjouit de la maturité du secteur qui s'est installé désormais dans le tissu économique au Maroc. «Nous maintenons ainsi un rythme soutenu pour un secteur devenu mature et solide, qui, rappelons-le, emploie autant de salariés que l'automobile et génère autant de revenus que l'aéronautique», rappelle Chraibi. Précisons que l'ensemble des écosystèmes de ce secteur emploient actuellement plus de 75.000 personnes au Maroc.
Le potentiel des écosystèmes
Pour consolider cette croissance et ce potentiel à l'export, le secteur s'est doté en mai 2016 de cinq écosystèmes visant à permettre «la montée en gamme du secteur à travers l'amélioration de la compétitivité des acteurs et le ciblage de nouvelles filières à haute valeur ajoutée», souligne le ministère de l'Industrie, de l'investissement, du commerce et de l'économie numérique. Le président de la Fédération marocaine de l'outsourcing distingue deux segments matures et trois à fort potentiel. Les segments matures sont la relation client (centre d'appel) et l'oustourcing informatique. «Le segment de la relation client reste le plus fort tant en termes de revenus (60% du CA du secteur) que d'emplois (75% des salariés du secteur)», souligne Chraibi. Et de préciser que «Son niveau de croissance est plus faible que la moyenne compte tenu de son niveau de maturité, mais il connaît néanmoins des évolutions majeures vers le digital et le multicanal». L'arrivée des destinations subsahariennes est vue comme une opportunité. «Elle peut paradoxalement se transformer en opportunité pour les acteurs marocains qui, en s'y implantant, peuvent proposer une offre combinée nearshore haut de gamme au Maroc et offshore low-cost en Afrique et améliorer ainsi leur compétitivité globale», propose-t-il. Le deuxième segment mature est de l'oustourcing informatique (ITO). «Ce segment est à la fois mature et encore très dynamique avec de fortes croissance notamment des acteurs déjà établis», observe-t-il.
Les trois autres segments retenus sont décrits comme «à fort potentiel» par Chraibi. Le premier segment est celui du BPO, qui correspond à l'externalisation des métiers de back-office. «Ce métier continue à bien progresser avec 12% de croissance, aussi bien pour les pure players comme Leyton que pour les modèles captifs comme Free au Maroc», décrypte Chraibi. Le deuxième segment est celui du KPO (Knowledge Process Outsourcing). «Ce métier est encore très récent au Maroc. Cependant, il a un très fort potentiel de croissance dans un domaine stratégique, dans le mesure où il nous permet d'intégrer l'économie du savoir», insiste le président de la fédération sectorielle. Des entreprises marocaines commencent déjà à se positionner sur ce créneau. «Le Marocain Infominéo fait figure de pionnier dans ce domaine en ayant gagné la confiance de cabinets de conseils de premier rang, lui confiant notamment des travaux de recherche de données pour leurs études», se réjouit Chraibi. Enfin, le dernier segment est celui de l'ESO (ingénierie oustourcée). «Ce métier en est également à ses balbutiements avec un démarrage très prometteur à l'image de la success-story d'Altran au Maroc, gérant des activités d'ingénierie pour le Groupe PSA», prévoit le président de la fédération.
Ces perspectives d'évolution positives doivent composer avec le défi réglementaire imposé par le nouveau règlement européen sur la protection des données personnelles qui entrera en application en mai 2018 (voir interview). Avec ses 75.000 emplois, le secteur tient aussi à établir des relations «en bonne intelligence avec les partenaires sociaux», dixit Chraibi. Pour se faire, la profession s'est dotée en 2010 d'un label de responsabilité sociale régissant les pratiques au sein du secteur. Sur ce point, Youssef Chraibi se veut réaliste: «cela ne veut pas dire que le climat social est excellent sur 100% des sites de production de 100% des acteurs du secteur», concède-t-il. Et de conclure: «Notre secteur a contribué incontestablement à relever les minima sociaux de notre pays, le SMIC n'étant pas une référence chez nous par exemple, le salaire minimum se situant plutôt au-dessus de 4.500 DH».
«Il n'y a pas d'exception «offshoring» sur les questions syndicales»
Youssef Chraibi
président la Fédération marocaine de l'outsourcing
Les Inspirations ECO : Comment le secteur de l'offshoring au Maroc se prépare-t-il à la nouvelle réglementation européenne sur les données personnelles ?
Youssef Chraibi : L'adoption de ce texte a un impact majeur pour nous, outsourceurs au Maroc qui sommes contraints de nous mettre à niveau afin de conserver les contrats avec nos principaux donneurs d'ordres qui nous confient la gestion de leurs données. Mais il s'agit aussi, à mon avis, d'une opportunité majeure d'accéder à de nouveaux marchés, desquels nous étions auparavant exclus, étant donné que la loi marocaine sur la protection des données personnelles n'est toujours pas reconnue par Bruxelles. Ce nouveau règlement s'adressant directement aux entreprises concernées et non aux pays dans lesquels elles exercent. À nous donc de relever ce défi en nous mettant en conformité dans les délais. Il restera néanmoins à relever un autre défi plus spécifique à l'application de ce type de lois dans notre pays. Il est très difficile de sensibiliser les entreprises sur la protection des données personnelles alors même que notre justice ne reconnaît pas systématiquement les préjudices, même lorsque toutes les preuves sont apportées.
Pouvez-vous nous donner plus de précisions...
De nombreux dossiers de fraudes aux coordonnées bancaires par exemple n'aboutissent jamais à des condamnations par la justice marocaine ou alors avec des délais tellement longs que les salariés concernés ont souvent eu le temps d'attaquer leur employeur pour licenciements «abusifs» et avoir gain de cause, avant même que la décision de justice n'aboutisse au pénal. Il faut que notre justice ait conscience de l'ampleur des préjudices pour notre secteur et agisse avec les décisions de justice appropriées dans des délais raisonnables. Il s'agit là du véritable enjeu sur cette question, plus critique du contenu même de la loi.
Les libertés syndicales dans votre secteur ont été récemment au cœur d'une polémique. Comment évaluez-vous votre relation avec les partenaires sociaux ?
La majorité des acteurs de notre secteur collaborent en bonne intelligence avec nos partenaires sociaux depuis de très nombreuses années. Plus de 70% des acteurs de notre fédération sont syndiqués. Le taux de syndicalisation dans la profession est parmi les plus forts et les pratiques sociales des leaders du marché sont globalement très en avance sur les questions sociales. Il faut rappeler que notre secteur est avant tout une manne pour des dizaines de milliers de jeunes primo arrivant sur le marché de l'emploi pour lesquels les centres d'appels par exemple constituent un véritable tremplin. Maintenant, il y a forcément, comme pour tout autre secteur industriel mature, des tensions qui peuvent intervenir à certains moments et qui sont plus ou moins bien gérées dépendamment des intentions et des actions à la fois des dirigeants des entreprises et de leurs syndicats. Il n'y a pas d'exception «offshoring» sur les questions syndicales.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.