Tournées africaines, COP22, crise du Golfe... la diplomatie royale a été particulièrement active cette dernière année. Le chef d'Etat a œuvré pour la consolidation des partenariats stratégiques du Maroc tout en s'ouvrant à de nouvelles coopérations bilatérales et multilatérales. Bien que l'attention ait été particulièrement centrée sur l'Afrique ces derniers mois, la politique étrangère du Maroc a poursuivi sa dynamique vis-à-vis, surtout, de son environnement proche. Le chef d'Etat a plus que jamais renforcé son activité diplomatique en direction des pays du Sud. D'abord à travers la multiplication des visites aux pays africains, notamment à la veille du retour du Maroc au sein de sa famille institutionnelle de l'Union africaine, mais aussi à l'occasion de la tenue de la COP22 en novembre dernier à Marrakech. Le rendez-vous de la COP22 était particulièrement important pour la diplomatie marocaine. L'objectif était notamment d'opérationnaliser l'Accord de Paris sur le climat, entré en vigueur le 4 novembre dernier, et d'accélérer l'action avant 2020 pour réduire l'impact des changements climatiques. L'ensemble des parties prenantes à cette grande conférence ont d'ailleurs souligné la réussite de l'événement et le rôle important joué par le royaume à ce niveau. À l'occasion de cette grand-messe mondiale du climat, le souverain a plaidé en faveur des intérêts des pays du Sud. Le Roi Mohammed VI a notamment appelé à faire bénéficier ces derniers d'un «soutien financier et technique urgent leur permettant de renforcer leurs capacités et de s'adapter aux changements climatiques». En outre, le roi a insisté sur la nécessité, pour les pays avancés, de respecter «leurs engagements et la mobilisation, à l'horizon 2020, des cents milliards de dollars» promis à Paris. Le Maroc confirme de plus en plus sa position dans l'échiquier international comme en atteste le rapprochement opéré durant ces derniers mois avec les pays d'Amérique latine, d'Asie ou encore parmi les BRICS. Le Maroc continue également à entretenir des rapports privilégié avec les pays du Golfe comme en atteste le rôle qu'entend jouer le royaume dans le cadre de la crise entre les pays du Golfe et le Qatar. Le Maroc a annoncé qu'il souhaitait rester neutre dans cette crise, et avait proposé son aide pour servir de médiateur entre le Qatar d'un côté et l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, le Bahreïn et l'Egypte de l'autre. Une position qui repose sur les relations de partenariat stratégique exceptionnel avec les membres du Conseil de coopération du Golfe (CCG). Et pour cause, les chefs d'Etat du CCG entretiennent des relations d'amitié et de fraternité importantes avec le Roi Mohammed VI. Le Maroc a d'ailleurs affirmé que son principal souci est de consolider la stabilité de ces pays pour que le CCG préserve sa place distinguée en tant que modèle réussi de la coopération régionale. Toujours dans une démarche d'apaisement, le chef d'Etat a également œuvré en vue du rétablissement des relations diplomatiques avec Cuba qui est intervenu en avril dernier. Sur instructions du souverain, la mission permanente du Maroc auprès de l'Organisation des Nations Unies à New York a signé un communiqué conjoint avec la représentation cubaine, prévoyant notamment le rétablissement des relations diplomatiques au niveau des ambassadeurs. Le Maroc ouvrira prochainement une ambassade à La Havane. Une démarche qui s'inscrit dans le cadre de la politique d'ouverture du Maroc à l'égard des pays traditionnellement hostile à la cause nationale marocaine, Cuba ayant pendant longtemps été un soutien des thèses séparatistes. Une décision qui confirme donc les orientations royales pour une diplomatie proactive et ouverte sur de nouveaux partenaires et espaces géographiques. Tout en s'ouvrant sur de nouveaux partenaires, le royaume a poursuivi sa stratégie à l'adresse de ses partenaires traditionnels, notamment la France. L'élection du nouveau président français Emmanuel Macron a donné lieu à un renouveau du partenariat mettant désormais l'Afrique au cœur des enjeux. La visite d'amitié effectuée par le président français sur invitation du souverain a été un moment fort. Le Maroc étant l'un des premiers pays visités par le président français, qui a souligné l'existence d'une vision partagée avec le Maroc privilégiant la stabilisation de la région du Golfe, la lutte contre le terrorisme, et capitalisant sur les liens solides du Maroc en Afrique. La rencontre entre les deux chefs d'Etat a permis de couvrir un maximum de sujets à caractère bilatéral, régional et international. Le nouveau président a réaffirmé la volonté de la France d'accompagner les réformes entamées par le Maroc dans des domaines aussi larges que variés, comme la modernisation des institutions, l'émergence économique, le développement social et territorial ainsi que la lutte contre les inégalités. Emmanuel Macron a également fait part de la volonté de la France de faire du Maroc un partenaire de premier plan dans sa politique économique africaine. Une politique commune à conduire ensemble avec le privé, sans perdre de vue l'aspect culturel, pour un partenariat équilibré avec l'Afrique basé sur le principe gagnant-gagnant et la société civile. La visite d'amitié d'Emmanuel Macron a été aussi l'occasion de recentrer le partenariat sur les sujets d'avenir, notamment les énergies renouvelables. En effet, la coopération entre les deux pays s'est beaucoup renforcée dans le domaine environnemental. La lutte contre le réchauffement climatique a d'ailleurs constitué un point de rapprochement majeur entre la France et le Maroc. Le partenariat avec l'UE préservé La politique étrangère marocaine a également été particulièrement efficace concernant l'affaire de l'accord agricole avec l'Union Européenne. L'action du royaume a notamment permis de sécuriser les accords avec l'Union européenne. La décision rendue par le Tribunal de l'UE en appel a permis de conforter la position marocaine et d'empêcher toute annulation de l'accord. Pour le royaume, l'accord agricole doit donc s'appliquer conformément à l'esprit qui a présidé à sa négociation et sa conclusion, le Maroc faisant incomber la responsabilité d'assurer le cadre nécessaire pour l'application des dispositions de cet accord à l'Union européenne. Une victoire diplomatique confirmée par les institutions européennes qui promettent une poursuite sereine du partenariat, avortant par la même les manœuvres du Polisario.