Rim Biaz, Styliste Elle a toujours baigné dans le milieu de la mode et la couture se transmet dans sa famille depuis sept générations. C'est tout naturellement que la jeune Rim Biaz, 23 ans, crée sa propre marque : Karma, un mélange de tendances contemporaines et d'inspirations locales. Découverte. À tout juste 23 ans, elle a tout d'une grande : le talent, la passion, la maîtrise et cette ambition qui lui dicte son chemin puisqu'elle sait où elle veut aller. Telle une vieille âme, Rim Biaz porte en elle la maturité et la mémoire de sept générations dans le milieu de la couture. «J'ai toujours voulu faire de la mode, très tôt j'ai développé une sensibilité par rapport à la création vestimentaire grâce à ma famille de stylistes où les femmes ont depuis 7 générations une véritable passion pour la couture et le design», confie la styliste qui est passée par l'Istituto Marangoni, école de mode à Paris avant de compléter par une formation à l'école Central Saint Martin à Londres avant de donner naissance à sa propre marque en rentrant au pays. Une marque qu'elle baptise Karma. «Ma particularité est de mixer des tendances contemporaines avec des inspirations locales. Plus précisément le fait d'associer des coupes européennes avec du travail marocain. Ma touche personnelle est le fait de mettre des pompons de couleurs différentes sur une tenue par exemple», continue celle qui aime commencer par le tissu et se baser dessus avant de concevoir un vêtement. C'est à partir de là qu'elle lance la coupe puis le montage, ensuite la pièce, brodée ou perlée, passera chez le Maallem pour l'étape ultime. «Mes influences se basent sur le fait d'avoir vécu 13 ans à Paris. La mode européenne m'a toujours inspirée depuis l'enfance. C'est en regardant les défilés des grands créateurs que je puise mon inspiration. Le vêtement traditionnel marocain m'inspire beaucoup également, que ce soit dans les broderies, les couleurs, le travail maallem», continue Rim Biaz qui s'inspire des grands de la mode d'aujourd'hui tels que Maria Grazia Chiuri chez Dior, Karl Lagerfeld chez Chanel et Fendi, Pierpaolo Piccioli chez Valentino, ainsi que Phoebe Philo chez Céline. Visiblement italienne dans l'âme, la styliste a une affection particulière pour la Georgette, la soie, la mousseline, le crêpe ainsi que le tweed. Des matières qu'elle privilégie dans ses modèles à la fois bohémiens chics, imprégnées de racines amazighs tout en restant utlra modernes dans leurs coupes asymétriques. Des pièces authentiques pour des femmes libres et qui n'ont pas peur de cultiver leur différence. Elle n'oublie pas néanmoins de rappeler de faire attention à la surcharge d'information dans le vêtement. «Si un tissu est imprimé il ne faut surtout pas le broder» avant d'insister sur la belle évolution de la mode au Maroc. «Je pense que la mode au Maroc est en pleine expansion. Nous avons beaucoup de designer établis ainsi que des plus novices, qui perpétuent des traditions ancestrales. Je trouve que c'est une très bonne chose, le fait que nos vêtements traditionnels soient repris et revisités à l'étranger en est la preuve», affirme la jeune créatrice qui a décidé de revenir au pays après des années à l'étranger. Avec sa marque Karma, elle propose en ce moment des vestes avec des empiècements brodés à la main et perlés ainsi que des robes fluides, des caftans droits imprimés qui sont très à la mode en ce mois de ramadan. «Pour ce qui est de mes projets futurs, il y aura une collection de beachwear cet été et prochainement un défilé de robes du soir et caftans modernes». Talent à suivre de près !