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La ville de demain sera durable ou ne sera pas
Publié dans Les ECO le 20 - 11 - 2011

Urbanisme et développement durable n'ont pas très souvent fait bon ménage. L'avènement de la société industrielle depuis 2 siècles n'a fait au contraire que rendre nos villes toujours plus polluantes. Sans parler des défenseurs ultras de l'environnement, prêts à renoncer à leur confort moderne pour se limiter au strict nécessaire vital, nombreux sont les experts qui aujourd'hui nous rappellent à l'ordre. Le Centre marocain de production propre (CMPP) a d'ailleurs organisé une table ronde avant-hier sur le modèle des éco-villes.
Pour Suren Erkman, directeur de l'Institut de politiques territoriales et d'environnement humain (IPTEH), à l'Université de Lausanne et présent à la table ronde, «la ville de demain doit être durable». «Sous l'angle de la durabilité, le modèle traditionnel de la ville depuis quelques milliers d'années est comme un réacteur : la ville pompe des ressources venues de loin et les rejette. Ce modèle était viable tant que les villes étaient petites. Dans une société industrielle technologiquement avancée, la ville durable est une ville beaucoup plus autonome, qui essaie de produire au maximum l'énergie qu'elle consomme elle-même, de la nourriture à proximité et de favoriser un style de vie basé sur de courtes distances», résume ainsi Erkman. Consommer le juste nécessaire, proposer le tri sélectif, optimiser les déplacements doux, orienter les bâtiments en fonction du climat, climatiser et chauffer à partir d'énergies renouvelables... sont autant de solutions qui s'imposent aux architectes et promoteurs immobiliers d'aujourd'hui. Il reste néanmoins difficile de les convaincre, lorsque nombre d'entre eux continuent de penser que le business du développement durable n'est pas rentable.
Eviter le «marketing vert»
Au Maroc, quelques projets se distinguent. La table ronde organisée par le CMPP a d'ailleurs été l'occasion pour les groupes OCP et Alliances de présenter leur projet respectif. L'OCP a ainsi lancé depuis 2008 un projet de ville verte, baptisée Mohammed VI. Située près de Benguérir, la ville verte s'étendra sur 700 ha et accueillera quelques 90.000 habitants. Construite autour d'une université «polytechnique» Mohammed VI, véritable noyau du projet qui devrait être opérationnel au plus tard pour 2016, la ville nouvelle est d'ores et déjà certifiée LEED ND, un label nord-américain. Les travaux de construction débuteront l'année prochaine, pour ne s'achever qu'en 2025. En ce qui concerne le groupe Alliances, il réalise actuellement à 10km au sud de Marrakech un projet de resort golfique de 350 ha. Un hôtel 5 étoiles, un golf de 18 trous, des riads, villas et appartements ... Le tout accueillera à terme 6.000 habitants. La première phase sera livrée fin 2012. Erkman met en garde sur l'éventuelle utilisation du terme «ville verte», pour des raisons de marketing. «Les opérateurs doivent bien réfléchir avant de se lancer, car un jour ou l'autre, ils auront des comptes à rendre. Beaucoup de choses aujourd'hui présentées sous le label «vert» n'y obéissent pas forcément.
Il y a une prolifération de labels qui répond à une logique commerciale», alerte-t-il. Il n'en reste pas moins que le Maroc doit réglementer l'ensemble de la profession du bâtiment pour généraliser ce type de projets. En 2000, la ville de Barcelone obligeait les promoteurs à installer des panneaux solaires sur leurs bâtiments nouveaux ou réhabilités. Pourquoi pas le Maroc ? Petit à petit, le royaume s'y met. Un code de l'efficacité énergétique dans le bâtiment est ainsi en cours de préparation par l'Agence nationale pour le développement des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique (ADEREE), en collaboration avec différents ministères.
Point de vue: Suren Erkman, Directeur de l'Institut de politiques territoriales et d'environnement humain (IPTEH), à l'Université de Lausanne
«La ville durable pose aujourd'hui assez peu de questions techniques. L'Homme a déjà imaginé de nombreux outils technologiques pour développer la ville durable. Encore qu'il faille être prudent sur ce sujet. En effet, il y a une hypertrophie de propositions dans les matériaux de construction pour les bâtiments, mais en ce qui concerne l'asphalte par exemple, il reste encore des techniques moyenâgeuses. Il y a donc d'immenses créneaux qu'il faut moderniser, optimiser et rendre «plus verts». La ville durable doit réduire sa consommation de sol, notamment sa consommation de sol fertile. En dépit de nos comportements modernes, le sol est une denrée limitée. Le pétrole est encore très bon marché : nous importons la nourriture de n'importe où et nous nous préoccupons peu de la disparition du sol. Réduire l'empreinte au sol signifie donc que l'on verticalise autant que possible les différentes activités urbaines et que nous densifions les centres villes, trop souvent laissés à l'abandon, à l'image des friches ou gares industrielles que l'on redécouvre aujourd'hui».
Interview avec Othman Ouannane, Membre de l'équipe projet Ville verte du groupe OCP.
Les Echos quotidien : En quoi la future ville Mohammed VI est-elle verte ?
Othman Ouannane : Nous avons décidé de commencer dès le début du projet en prévoyant entre autres l'orientation des rues et des bâtiments, ainsi qu'une étude climatique sur plusieurs années. De même, les différents métiers nécessaires à la construction de la ville se réunissent chaque semaine pour donner leur avis sur des points d'ingénierie, d'architecture ou de paysage. On part du principe qu'un expert dans un métier a besoin d'un point de vue extérieur. Pour ne prendre qu'un exemple, un ingénieur télécom ne pensera pas forcément à des solutions environnementales, alors même qu'elles existent. D'où le besoin du partage d'informations entre nos experts environnementaux et les prestataires habituels. La majorité de nos consultants sont d'ailleurs marocains.
Quid de la certification LEED ND ?
La labellisation LEED ND est un référentiel très strict qui certifie le développement d'un quartier. Il faut par exemple prévoir des arrêts de bus tous les 400 m, aligner les façades des bâtiments d'une certaine façon ou encore ne pas disposer de trop d'entrées de garage. Il faut également privilégier les matériaux locaux. C'est pourquoi nous ravivons des carrières locales abandonnées dans la région et employons des matériaux de la mine, comme la roche stérile.
L'OCP prévoit-il des projets identiques ?
Globalement, la direction du développement durable de l'OCP travaille conjointement avec la direction du développement immobilier pour que ses projets soient environnementalement responsables. Nous avons un projet de bâtiment de la Fondation OCP à Rabat qui sera certifié LEED. Nous avons aussi le projet de «mine verte» à Khouribga, qui consiste en la reconversion d'une ancienne installation industrielle en un complexe résidentiel, culturel et sportif.


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